Félicitations à Julie Garneau, nouvelle docteure au Département!

1 décembre 2021

Le 23 novembre dernier, Julie Garneau a soutenu avec succès sa thèse de doctorat intitulée: "Relations d’emploi à l’ère de l’industrie 4.0 : Un cas d’expérimentation institutionnelle dans le secteur manufacturier de l’aérospatiale au Danemark". Julie est sortie des sentiers battus en réalisant à sa propre couleur une thèse originale sur un cas d'expérimentation au Danemark.

Cette thèse a été dirigée par Catherine Le Capitaine, professeure au Département des relations industrielles et Christian Lévesque, professeur au Département de gestion des ressources humaines de HEC Montréal.

Julie est aussi une nouvelle professeure en relations industrielles à l'Université du Québec en Outaouais.

Toutes nos félicitations à la nouvelle Docteure pour le chemin parcouru et cette magnifique réussite!

Résumé de thèse:

À l’heure où le concept de l’industrie 4.0 s’impose dans le monde manufacturier comme un nouveau modèle de production interconnectée, les entreprises tentent de s’adapter en adoptant différentes technologies liées à l’internet des objets, la collecte et l’analyse de données, l’automatisation des processus, la robotisation et l’intelligence artificielle. Devant l’incertitude causée par l’indétermination du concept de l’industrie 4.0 tant sur la production que sur les effets sur le travail, cette étude propose un regard sur les processus d’enquête et de résolution de ces incertitudes en utilisant le concept d’expérimentation institutionnelle.

À partir d’une étude de cas dans une entreprise manufacturière du secteur de l’aérospatiale au Danemark, cette étude vise à mieux comprendre comment les acteurs locaux patronaux et syndicaux expérimentent avec leurs institutions pour répondre à cette incertitude. Les données recueillies sur une période de trois années (entretiens, observations et documents) ont fait l’objet d’une analyse qualitative processuelle (Abdallah et coll., 2019) dont les résultats mettent en lumière les sous-processus itératifs de l’expérimentation permettant de comprendre cette dernière comme un processus d’enquête créatif, dynamique, par des acteurs situés et dotés de certaines compétences (Dewey, 1967). De plus, en remettant les acteurs locaux au sein d’un tissu institutionnel formel et informel, l’analyse permet de dégager les différentes ressources de pouvoir utilisées par les acteurs locaux et de révéler le caractère multiniveau de l’expérimentation institutionnelle. Cette étude offre ainsi un récit empirique et théorique éclairant les conditions institutionnelles facilitant l’expérimentation en marge des institutions nationales, dans une forme additionnelle de régulation du travail.  Enfin, plutôt qu’un récit d’un chamboulement des relations d’emploi à l’ère de l’industrie 4.0, cette étude de cas illustre comment certaines conditions institutionnelles pouvant être associées à une économie négociée ou plus récemment à des institutions « expérimentalistes » (P. H. Kristensen & Morgan, 2012a) permettent aux acteurs locaux de la relation d’emploi d’introduire le numérique dans l’organisation du travail tout en maintenant une certaine continuation de la reproduction du modèle danois.