Les trois piliers du Parti conservateur

18 février 2019

Par Marc André Bodet

Le Parti conservateur du Canada se retrouve à dix mois de l’élection générale dans une situation jamais vue en cent ans. Alors que le parti avait pris l’habitude de subir des dégelées spectaculaires après un passage au gouvernement, il est cette fois en excellente santé financière et électorale. Le parti doit beaucoup à Stephen Harper et à ses collaborateurs, mais son successeur, Andrew Scheer, a su naviguer jusqu’ici avec succès, ce qui permet à son parti de talonner le Parti libéral. Pourtant, des défis de taille attendent les conservateurs d’ici l’élection.

La littérature en science politique définit souvent le Parti conservateur comme un parti de garnison. L’expression vient du fait que le parti profite d’un socle électoral très solide. On estime en effet qu’environ le tiers de l’électorat appuie les conservateurs coûte que coûte. Le problème est que le potentiel de croissance du parti hors de sa garnison est plus limité que pour le Parti libéral par exemple. C’est pourquoi les conservateurs s’investissent tant dans le microciblage pour grappiller ici et là les appuis qui les enverront soit sur les banquettes de l’opposition, soit au pouvoir. Cette stratégie empruntée au marketing est par contre plus facile à mettre en branle lorsque le parti est au gouvernement et contrôle les choix budgétaires.

Article complet, Le Devoir, 13 février 2019