Transport collectif d'avenir : trois arrêts pour y réfléchir

Transport collectif d'avenir : trois arrêts pour y réfléchir

16 mai 2016

(Photo archives, Québec Hebdo)

Dans le cadre des assises 2016 de l'Union des municipalités, le futur du transport en commun au Québec a été discuté. Plusieurs pistes de solutions ont été abordées.

Trois intervenants ont exploré trois réalités différentes du transport en commun. Pour Jean Mercier, professeur au département de science politique de l'Université Laval, il y a beaucoup de raisons d'être pessimiste, parce qu'il y a eu peu de progrès dans le monde du transport, en ce qui concerne le niveau des gaz à effet de serre. «La baisse des gaz à effet de serre ne passe pas par la diminution de l'automobile, mais il faut s'en éloigner telle qu'on la connait. Le futur, c'est des courants qui vont se rencontrer avec l'électrification des véhicules, des systèmes légers sur rails et des petites voitures qu'on pourra louer pour se rendre d'un point A à un point B, comme les Bixis.»

Selon le professeur Mercier, l'une des pistes de solutions pourrait aussi être de hausser les taxes sur l'essence et les plaques d'immatriculation. «Il reste encore de la place là-dessus pour aller chercher du financement.»

Même en région, c'est possible de faire du transport en commun

Le maire de Gaspé, Daniel Côté, a affirmé que dans les régions comme la Gaspésie et les Îles de la Madeleine, il n'est pas impossible de faire du transport en commun même si la population est moins élevée. «En ce moment, le transport collectif est en très forte demande. C'est possible d'offrir un service à la hauteur des attentes de la population. En milieu rural, il faut tout adapter, ce n'est pas du transport aux 10-15 minutes.»

Comme la plupart des gens ont une voiture, le maire Côté est d'avis que ce n'est pas facile d'implanter un système de transport en commun dans les régions. «Le but c'est que le réseau soit accessible, parce que ce n'est pas naturel de prendre le transport collectif.»

Celui qui agit aussi à titre de président de la Régie intermunicipale de transport Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine (RÉGÎM) a affirmé que ce réseau accessible fonctionnait déjà très bien dans six MRC de l'est du Québec. «Entre 92 et 99% des usagers sont satisfaits et 70% d'entre eux sont des réguliers qui utilisent le transport en commun pour économiser ou pour des raisons environnementales.»

Une réalité différente en ville

La réalité est totalement différente en milieu urbain, selon ce qu'a expliqué Florence Ferraris, journaliste surnuméraire au quotidien Le Devoir. «En zone urbaine, les millions de personnes utilisent les services de transporteurs qui se doivent d'avoir d'importants actifs pour mousser l'achalandage, mais qui reçoivent un financement insuffisant pour y arriver.»

À cause de ce sous-financement, il ne serait donc pas possible pour certains transporteurs d'ajouter des lignes de transport en commun sur des circuits surachalandés. «L'une des solutions est le fonds vert, créé en 2006. Le problème, c'est que depuis plusieurs années, les fonds sont disponibles, mais gelés. L'environnement est d'ailleurs l'un des grands défis que le transport en commun va devoir surmonter avec les changements climatiques.»

Sa conclusion finale : il y a plusieurs pistes de solutions pour améliorer le futur du transport en commun, mais «il n'y a rien qui va plaire à tout le monde.»

Québec Hebdo