Trois questions à Gérard Hervouet

Trois questions à Gérard Hervouet

10 mai 2017

Sur la Corée du Nord

Selon les experts, la situation a rarement été aussi tendue entre les États-Unis et la Corée du Nord. Cette dernière se dit prête à tenter un sixième essai nucléaire, alors qu’Américains et Sud-Coréens mènent actuellement des exercices militaires en Asie du Sud-Est. De son côté, le président américain a laissé entendre qu’il pourrait rencontrer son homologue nord-coréen si «les conditions sont réunies». L’analyse de Gérard Hervouet, professeur associé au Département de science politique et spécialiste des relations internationales.

Gérard HervouetPourquoi la tension entre la Corée du Nord et les États-Unis a-t-elle grimpé significativement depuis quelques mois?

L’arrivée d’un nouveau président aux États-Unis, qui tient un langage parfois erratique avec un ton extrêmement déterminé, explique en partie la situation actuelle. Donald Trump a promis à la population américaine que jamais la Corée du Nord ne pourrait se doter de missiles intercontinentaux. Or, les Nord-Coréens ont fait beaucoup de progrès dans le domaine, autant dans la miniaturisation d’un engin nucléaire que dans le perfectionnement d’un missile capable d’atteindre les États-Unis. Selon les hypothèses, un tel missile pourrait toucher la pointe de l’Alaska ou l’île américaine de Guam, dans le Pacifique, où se trouve une importante base militaire. Donald Trump veut donc arrêter les Nord-Coréens avant qu’ils ne se dotent d’armements nucléaires intercontinentaux. Lorsqu’il a déclenché une attaque surprise en Syrie avec des missiles de croisière Tomahawk pour répondre à l’utilisation d’armes chimiques, le message a été très clair pour la Corée du Nord. La Chine l’a aussi entendu, d’autant plus que le président Xi Jinping se trouvait à la résidence de Donald Trump le jour du déclenchement de l’attaque. Les États-Unis sont en effet persuadés que si les Chinois interviennent pour calmer les Nord-Coréens, la situation pourrait changer.

Article complet : Le fil, 4 mai