Trois questions à Richard Giguère

28 mars 2018

Sur le déploiement canadien au Mali


Justin Trudeau avait promis de redonner au Canada sa place sur la scène internationale en s’associant à nouveau aux missions de maintien de la paix de l’ONU. Son gouvernement vient d’annoncer l’envoi prochain de militaires et d’hélicoptères au Mali, un pays en proie à de vives tensions interraciales et à des attaques menées par des groupes liés à Al-Qaïda. Richard Giguère, un ancien militaire en résidence aux Hautes études internationales, donne son avis sur l’implication canadienne dans la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA).

Le gouvernement a donné peu de détails sur la mission au Mali, hormis le déploiement d’hélicoptères. Qu’en pensez-vous?

L’envoi de cette force opérationnelle aérienne, composée de quatre hélicoptères d’escorte Griffon et de deux hélicoptères Chinook pour le transport de troupes, est très important. Le Mali est un très grand pays. Le Nord, où se trouvent une grande partie des 14 000 soldats et policiers de la mission de maintien de la paix de l’ONU, constitue une zone désertique ou semi-désertique. En ayant accès aux hélicoptères canadiens, la MINUSMA va accroître sa mobilité sur le théâtre des opérations. Il s’agit d’une contribution majeure, car peu de pays membres de cette mission disposent d’appuis technologiques spécialisés comme le Canada. Les Chinook permettront le transport de personnel et d’équipements. Ils pourront aussi effectuer des évacuations médicales dans une zone où circuler sur les routes peut s’avérer très dangereux. Depuis le début de la mission, en 2013, 162 soldats sont morts. Cela fait de la MINUSMA la mission actuelle des Nations unies la plus dangereuse. Lorsque les soldats risquent d’être attaqués ou de sauter sur une mine en se déplaçant par voie terrestre, mieux vaut pouvoir utiliser un hélicoptère.

Article complet, Le fil, 22 mars 2018