
Trois questions sur le Canadien de Montréal et la fièvre des séries
4 avril 2025
Pour la première fois depuis la saison 2020-2021, le Canadien de Montréal est dans la course aux séries de fin de saison. Cette possible participation soulève un vent d'enthousiasme dans la population, même chez des personnes qui suivent distraitement le hockey. Simon Grondin, professeur à l'École de psychologie de l'Université Laval, auteur de LNH 101 – Testez vos connaissances, Le hockey vu du divan ainsi que Les faits saillants du match: les 100 ans de la LNH, et grand amateur de hockey, analyse le phénomène.
Il y a quelques décennies, la question que se posaient les analystes sportifs au début de chaque saison de hockey n'était pas de savoir si le Canadien allait faire les séries, mais si l'équipe allait remporter la coupe Stanley. Comment expliquer qu'une simple participation aux séries soit maintenant accueillie comme un exploit?
Il faut voir que la Ligue nationale de hockey (LNH) a beaucoup changé au fil des décennies. Après des fluctuations allant de 3 à 10 équipes entre 1917-1918 et 1941-1942, la ligue ne comptait que 6 équipes au cours du quart de siècle suivant, et 4 d'entre elles faisaient les séries. Durant ces 25 ans, le Canadien a accumulé de nombreux championnats. En 1967, au moment où la ligue est passée de 6 à 12 équipes, le Canadien avait de nombreux joueurs de qualité à sa disposition pour préparer le terrain de la décennie suivante. Le Canadien est ensuite devenu une équipe parmi 21 (1979-1980), et aujourd'hui parmi 32. Maintenant que 16 équipes sur 32 ne prennent pas part aux séries, juste se qualifier pour celles-ci justifie une certaine ferveur!
Nous vivons maintenant dans un monde globalisé auquel ni le Québec ni le hockey ne peut échapper. Il y a de nombreux joueurs de qualité en dehors de l'Amérique du Nord et former une équipe gagnante alors qu'il y a 31 compétiteurs n'est pas une mince affaire. Bref, il était plus facile autrefois d'être les meilleurs au hockey parce que le contexte était différent. Les partisans sont réalistes et ils ont modulé leurs attentes en conséquence.
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