Unir ses forces pour soutenir les enfants en contexte de trauma

15 mai 2025

Dans notre société, de nombreux enfants font face à des situations d’adversité qui compromettent leur développement et leur bien-être. Heureusement, des initiatives comme celles de la Chaire Richelieu de recherche sur la jeunesse, l’enfance et la famille (ci-après « Chaire Richelieu ») et de la Fondation Le Petit Blanchon travaillent activement à créer des environnements plus justes, sécuritaires et adaptés à leurs besoins. En effet, la fondation a récemment octroyé un don de 25 000$ à la Chaire Richelieu, une aide importante pour la réalisation de sa mission. Voici un entretien croisé avec Alexandra Matte-Landry, titulaire de la Chaire, et un représentant de la Fondation, qui ont récemment uni leurs efforts autour d’un projet phare : le guide FACET (Fonctions Exécutives : les Améliorer et les Comprendre chez les Enfants en contexte de Trauma).

Quelle est la mission de vos organisations respectives et comment s’inscrivent-elles dans la société?

Alexandra Matte-Landry (Chaire Richelieu) : La mission de la Chaire est de promouvoir la recherche, l’enseignement et le partage d’expertises autour des problématiques liées à l’enfance. Nous nous intéressons notamment aux effets de l’adversité, au trauma, au développement de l’enfant et à la résilience. Mon souhait est que la Chaire joue un rôle dans le développement de pratiques innovantes auprès des jeunes ayant vécu des expériences difficiles.

Fondation Le Petit Blanchon : Notre mission est de soutenir des projets visant à améliorer la qualité de vie des enfants vivant des situations critiques. Ces enfants, que nous appelons affectueusement les "petits blanchons", font souvent face à des réalités de négligence grave, de violence physique ou psychologique, et d’abandon. Depuis 2011, nous avons mis sur pied plusieurs projets d’envergure comme la Maison Le Petit Blanchon, Le Phare et La Traversée du Blanchon – Un lieu pour apprendre, qui offrent des milieux de vie adaptés, sécuritaires et axés sur la reconstruction de ces enfants polytraumatisés. Nos actions sont guidées par une profonde conviction : chaque enfant mérite un environnement stable et aimant pour se développer sainement, malgré les adversités.

Sur quels projets travaillez-vous actuellement ?

AML : Je souhaite que la Chaire Richelieu continue de tisser des ponts solides entre le monde académique et les milieux de pratique. Notre ambition est que les connaissances produites servent concrètement à améliorer les services offerts aux enfants vivant des situations d’adversité. J’espère également encourager une relève de chercheuses et chercheurs engagés, qui sauront faire avancer ces enjeux avec rigueur, sensibilité et engagement social.

FLPB : En plus du soutien continu à nos maisons d’accueil spécialisées, nous préparons une importante campagne de levée de fonds pour 2025 afin d’agrandir et de réaménager le Centre de pédiatrie sociale de Québec. Ce nouvel espace permettra d’accueillir davantage d’enfants vulnérables et de leur offrir des services de proximité en santé, en éducation et en développement global. Nous misons de plus en plus sur la prévention, en travaillant avec les familles dès les premiers signes de stress toxique, dans une approche interdisciplinaire et communautaire.

Le guide FACET (Fonctions Exécutives : les Améliorer et les Comprendre chez les Enfants en contexte de Trauma) est un projet clé de votre collaboration. En quoi consiste-t-il et pourquoi est-il si important?

AML : Le guide FACET est un outil de soutien destiné aux intervenants œuvrant auprès d’enfants ayant vécu de multiples traumatismes. Il s’appuie sur des données probantes pour favoriser le développement des fonctions exécutives, essentielles à l’adaptation et au succès scolaire et social.

FLPB : Le guide FACET est une initiative innovante qui rejoint directement notre mission. Il permet aux intervenants d’agir de manière concertée et éclairée auprès des enfants traumatisés, en mettant l’accent sur les fonctions exécutives, souvent altérées par les traumatismes vécus. En soutenant ce projet de la Chaire Richelieu, nous investissons dans une ressource concrète, fondée sur les meilleures pratiques, qui pourra être utilisée à l’échelle de la province. C’est un bel exemple de transfert des connaissances vers le terrain, pour un impact direct sur la qualité des interventions.

Quels sont vos souhaits ou ambitions pour les années à venir?

AML : J’aimerais que nos recherches influencent concrètement les services offerts aux enfants. S’ils peuvent s’épanouir malgré les épreuves, ce sera mission accomplie.

FLPB : Nous voulons élargir notre impact en misant sur la prévention et en assurant la relève pour pérenniser la Fondation. La collaboration entre la Chaire Richelieu et la Fondation Le Petit Blanchon illustre la puissance du dialogue entre la recherche et le terrain. En mettant leurs expertises complémentaires au service d’une même cause, ces deux entités offrent aux jeunes vivants des traumas une chance réelle de rebondir et de s’épanouir.

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Donner à la Chaire Richelieu de recherche sur la jeunesse, l’enfance et la famille