Les emplois après un doctorat en anthropologie

Le doctorat donne encore plus d’autonomie et une plus grande marge décisionnelle. Vous développerez les habiletés nécessaires pour contribuer à la préparation de politiques et de programmes qui ont une portée locale, nationale ou transnationale.

Vos compétences convoitées par les employeurs

Le doctorat donne accès à des postes universitaires en recherche et en enseignement. Dans les organismes publics ou parapublics et dans le secteur privé, il permet d’initier des projets, de diriger des équipes, de contribuer à l’élaboration de politiques, de programmes et de projets complexes. Après votre doctorat, vous serez spécialiste d’un domaine en particulier, mais serez aussi en mesure d’appliquer vos connaissances et compétences à un ensemble de situations comparables dans le monde.

Vos futurs domaines d'emploi

Après vos études, vous pourrez travailler en collaboration avec des groupes qui ont identifié des enjeux à faire valoir dans la société, auprès des gouvernements, à l’international ou auprès d’agences spécialisées.

Pascal Vallières

Après avoir terminé ses recherches doctorales sur la gouvernance internationale de l’environnement au département d’anthropologie de l’Université Laval en 2021, Pascal a rapidement été engagé à titre de conseiller en changements climatiques au ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques. Ses fonctions l’ont amené à travailler au suivi et au renouvellement du Programme de coopération climatique internationale (PCCI), un programme contribuant à l’effort international de lutte contre les changements climatiques dans les pays francophones vulnérables d’Afrique et des Antilles, grâce au soutien d’initiatives d’organisations québécoises en collaboration avec des organisations partenaires locales.

Auparavant, Pascal a été chargé de cours au département d’anthropologie de l’Université Laval (2010-2019), orientant principalement son enseignement sur la diversité culturelle et la mondialisation en Afrique subsaharienne. Il a également travaillé à titre de coordonnateur de recherche et d’auxiliaire de recherche, dans le cadre de différents projets de recherche portant notamment sur les pêches autochtones et la revitalisation des langues autochtones.

L’expertise que Pascal a pu acquérir dans le cadre de ses études et de ses recherches doctorales constitue un précieux atout dans son travail actuel, où la connaissance des enjeux sociaux, économiques et environnementaux des pays visés par la coopération climatique québécoise s’avère nécessaire à la sélection, au suivi et à l’accompagnement des projets. L’expérience acquise au sein des communautés paysannes ouest-africaines l’amène à reconnaître la valorisation des savoir-faire locaux et la mobilisation des femmes et des jeunes comme des facteurs favorisant l’adoption des nouvelles pratiques dans le cadre de projets d’adaptation aux changements climatiques. 

Aurélie Hot

En 2010, j’ai complété mon doctorat sous la supervision de Louis-Jacques Dorais. Ces années d’étude au département d’anthropologie ont représenté une découverte intellectuelle exigeante, tout comme une riche expérience humaine. Je travaille aujourd’hui comme conseillère principale de recherche à l’Université de Montréal, où je coordonne l’équipe RENARD en transfert de connaissances. J’aborde quotidiennement mon travail avec la boîte à outils que j’ai constituée grâce à mes études en anthropologie, c’est-à-dire avec une posture d’apprentissage, d’accompagnement et d’engagement.

Après un baccalauréat en littérature, j’ai compris que les sciences sociales convenaient mieux à mes attentes à la fois de formation et d’engagement actif dans la société. Au 3e cycle, j’ai pu travailler avec Louis-Jacques, un professeur inspirant, pour mieux comprendre les dynamiques linguistiques, notamment au Nunavut. À Iqaluit et Igloolik, j’ai eu la chance d’écouter des leaders culturels, politiques et académiques.

 

À la suite de mon doctorat, j’ai d’abord travaillé dans le milieu universitaire comme chargée de cours et professionnelle de recherche, puis dans le milieu communautaire VIH/sida québécois comme coordonnatrice de recherche, et enfin dans le réseau de la santé et des services sociaux comme spécialiste en mobilisation des connaissances. L’ensemble de ces expériences ont continué à façonner ma compréhension de la recherche appliquée, du rôle des leaders communautaires ou des personnes qui sont les premières concernées par nos recherches, et enfin du rôle que moi-même je souhaitais jouer, comme intermédiaire, dans le processus de mobilisation des connaissances.

Pierre Boris Nnde Takukam

Après avoir obtenu un baccalauréat en sciences sociales en 2007 et une maîtrise en développement et management de projets en 2009, Pierre Boris Nnde Takukam oriente finalement sa formation vers l’anthropologie pour réaliser son doctorat qu’il obtient avec succès à l’Université Laval en 2016. Il ne s’arrête pas là. Pierre Boris s’affaire désormais à accomplir un postdoctorat en tant que chercheur dans le domaine de la coopération internationale. Depuis septembre 2016, il recueille des données auprès d’acteurs et de réfugiés en situation humanitaire grâce au Fonds de recherche de la Croix-Rouge française.

Expérience professionnelle antérieure
Avant d’obtenir cet emploi temporaire, Pierre Boris a réalisé différents contrats comme auxiliaire d’enseignement et chargé de cours au Département d’anthropologie de l’Université Laval entre 2010 et 2015.

Pertinence de l’anthropologie dans son domaine d’emploi
Son poste de chercheur pour la Croix-Rouge française est directement lié à sa formation avancée en anthropologie et cette dernière est essentielle, selon lui, à la réussite de sa mission. En effet, les données recueillies au cours de ses terrains ethnographiques dans les camps de réfugiés sont analysées grâce à des logiciels comme N'Vivo. Ensuite, les résultats sont transmis à la Croix-Rouge pour éclairer ses actions. Son doctorat en anthropologie lui a été très utile, le rendant apte à la recherche en lui procurant des outils précieux pour la construction de problématiques d’un point de vue critique et pour l'élaboration de solutions sur la base de résultats obtenus. Ces acquis lui sont essentiels aujourd’hui dans la réalisation quotidienne de son travail. Aussi, la maîtrise d’outils ou de logiciels d’analyse de données qualitatives développée grâce à sa formation en anthropologie lui est indispensable dans l’exercice de ses fonctions.

Finalement, Pierre Boris soutient que toute expérience de recherche (l’aspect routinier des pratiques de collecte de données) est importante pour un travail pertinent et d’un point de vue méthodologique, les approches participatives sont très mobilisées dans ses activités actuelles tout comme en anthropologie.

Mary Richardson

Depuis 2015, je travaille comme consultante-anthropologue autonome. Mes clients sont très variés, allant d’organismes communautaires, à des réseaux régionaux et provinciaux, aux programmes internationaux. Mes intérêts tournent autour des questions environnementales, particulièrement celles liées à l’agriculture et la ruralité. Mon parcours est aussi empreint de préoccupations pour des questions de santé, de genre, de développement des communautés et de développement international. Je suis également professeure associée au département Sociétés, territoires et développement de l’Université du Québec à Rimouski.

 

Parmi mes clients, je travaille depuis 2015 avec un programme international de la McKnight Foundation, le Collaborative Crop Research Program, qui soutient la recherche collaborative sur l’agroécologie dans douze pays d’Afrique et des Andes. J’y travaille spécifiquement auprès de réseaux de recherche avec les agriculteurs, pour lesquels je développe des mécanismes de partage de connaissances, de méthodologies et d’expériences. Aux niveaux régional et provincial, je travaille auprès du Réseau communautaire de Santé et des Services sociaux dans le développement des connaissances reliées à divers enjeux de vitalité des communautés d’expression anglaise au Québec. Au sein de ce réseau, je soutiens également des organismes communautaires avec la recherche-action, l’évaluation de projets et la planification stratégique. Les rôles que j’occupe tournent donc autour de l’animation de processus d’apprentissage collectif, presque toujours dans une perspective transdisciplinaire.

 

Après une maîtrise sur la vie reproductive des femmes au Yucatan, Mexique (1991), j’ai travaillé plusieurs années en tant que traductrice en parallèle à une implication bénévole comme accompagnante à la naissance et dans le soutien à l’allaitement. Par la suite, j’ai fait un retour vers l’anthropologie, travaillant comme assistante de recherche au département à l’Université Laval. J’ai obtenu une bourse de réintégration à la recherche (FQRSC) qui m’a permis d’entamer un programme de doctorat que j’ai complété en 2008 avec une thèse portant sur les agriculteurs biologiques au Québec. De 2009 à 2014 j’ai participé à plusieurs projets à l’Institut national de santé publique du Québec sur le développement des communautés en milieu anglophone au Québec, l’évaluation de la Politique nationale de la Ruralité du Québec, les consultations publiques sur les projets porcins, ou l’évaluation du guide Mieux vivre avec notre enfant.

 

Mon travail est profondément ancré dans la pratique de l’anthropologie et ses méthodes. Je mets à profit l’analyse de données qualitatives et les méthodes mixtes, me servant parfois de méthodes novatrices pour obtenir des informations sur des sujets complexes. Ces approches constituent souvent d’importantes contributions à des équipes multidisciplinaires. Je considère qu’une des forces de l’anthropologie est la capacité à entendre, avec un esprit ouvert, différentes perspectives, et à y trouver un sens à travers une recherche et une analyse rigoureuse. Puisque mes mandats visent en général l’action, je tiens à soutenir l’agencéité des individus et leur capacité à produire de la connaissance sur leurs propres réalités. L’anthropologie me fournit une perspective importante sur différentes formes de connaissance, incluant les connaissances produites par d’autres disciplines. Un des fils conducteurs anthropologiques qui traverse ce parcours un peu éclectique est mon intérêt pour les savoirs locaux, empiriques ou traditionnels, et aussi pour les différentes façons d’être au monde et d’incarner des valeurs dans la pratique. En effet, les réseaux de recherche avec les agriculteurs (qui occupent une grande place dans mon travail) fournissent un espace de dialogue entre différents savoirs (« scientifiques » et « locaux ») sur les éléments de l’agroécosystème. D’autres projets à venir permettront également de mettre en réseau des gens ayant des connaissances spécialisées liées à la production et transformation de produits agricoles. Enfin, par la création en arts visuels, je tisse des liens entre le jardinage, l’élevage et l’expression artistique.

Philippe Messier

À la suite de sa maîtrise à l’Université Laval (2010) et de son doctorat en anthropologie à l’Université McGill (2019), Philippe Messier a complété un postdoctorat financé par le FRQSC au centre d’études graduées de l’Université de la ville de New York (CUNY Graduate Center) et à l’Université Trent (2019-2020). Il occupe maintenant un poste de professeur adjoint (assistant professor) au Département de sociologie et d’anthropologie de l’Université de l’Île du Prince-Édouard à Charlottetown (UPEI). Il y enseigne en 2020-2021 les cours Field Methods, Socio-Cultural Imagination, Introduction to Anthropology, et Anthropology of Media and Infrastructure. Il est également le chercheur principal d’une subvention CRSH développement Savoir intitulée « Connecting People Positively? The Infrastructure of Mobility in Democratic India and Socialist Vietnam », en collaboration avec des cochercheurs et cochercheuses aux universités Laval, McGill et Guelph.

Avant de joindre UPEI, Philippe a enseigné l’anthropologie à temps partiel dans trois institutions : au Collège LaSalle (Montréal), à l’Université Trent (Peterborough) et à l’Université Laval. Également formé en cinéma, il a produit des vidéos pour Equitas, Communautique, le Centre d’action Bordeaux-Cartierville, la Maison du père, les Maisons de jeunes St-Léonard et Bordeaux-Cartierville, et pour le Centre de recherche pour l'inclusion des personnes en situation de handicap (CRISPESH). En 2013-2014, il était chercheur invité à l’École Sarojini Naidu pour les arts et la communication à l’Université de Hyderabad.

Au fil des années, Philippe a tenté d’utiliser ses compétences en production vidéo pour élargir l’accès au savoir anthropologique. Grâce aux approches multimodales et collaboratives, il tente de révéler les engagements affectifs, sociaux et techniques des relations qu’il entretient avec les participants à la recherche et de les exposer à ses étudiants et étudiantes. La production vidéo, comme manière de penser la discipline, est ainsi partie intégrante de son enseignement de l’anthropologie et vice versa.

Philippe tente de maintenir un dialogue entre l’anthropologie sociale et culturelle et des disciplines aussi distinctes que l’ingénierie, la biologie, ou les sciences de l’information. À UPEI, il s’efforce d’inclure et de mettre en relation des étudiants et étudiantes de différents horizons disciplinaires dans ses projets de recherche et dans son enseignement.

Ana Marin

Mes études au doctorat en anthropologie au département ont été précédées par un baccalauréat et maîtrise en philosophie (Université d’État de Moldavie), d’une maîtrise en bioéthique (Université d’État de Médecine et Pharmacie « Nicolae Testemitanu », Moldavie) et d’une maîtrise interdisciplinaire en sciences sociales (Université de Bucarest). Ainsi, après mon doctorat en anthropologie, je suis retournée vers l’éthique en santé, imprégnée par ce que les sciences sociales, et l’anthropologie en particulier, ont apporté à ma formation. Actuellement, je suis conseillère en éthique clinique et organisationnelle au CISSS de Chaudière-Appalaches. Dans ce rôle, je soutiens les membres du personnel et l’organisation dans leurs dilemmes éthiques, je donne des formations et coordonne les activités des comités d’éthique clinique et organisationnelle qui relèvent du conseil d’administration de l’établissement. Impliquée aussi en éthique de la recherche, je préside le comité d’éthique de la recherche (CER) du CISSS de Chaudière-Appalaches et j’agis comme vice-présidente du CER du CHU de Québec-Université Laval. De plus, je suis professeure associée au laboratoire dirigé par la professeure Chantal Bouffard, Service de génétique, Département de pédiatrie, Faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université de Sherbrooke, et membre associée de l’Institut d’éthique appliquée de l’Université Laval.

À la fin de mon doctorat en anthropologie à l’Université Laval (2009), j’ai travaillé comme professionnelle de recherche (Chaire de Santé, spiritualité, religion, Université Laval) et comme conseillère en éthique de la recherche (au Centre hospitalier affilié, et par la suite au CHU de Québec), pour changer après pour le domaine de l’éthique clinique et organisationnelle en 2016 au CISSS de Chaudière-Appalaches. En parallèle, j’ai effectué un postdoctorat au laboratoire de la professeure Chantal Bouffard (Université de Sherbrooke, 2010-2012). J’ai collaboré à des projets de recherche en santé (volet recherche qualitative) et en éthique, avec des équipes de l’Université de Sherbrooke et de l’Université Laval. 

En éthique, les intervenants viennent avec leur bagage disciplinaire - philosophie, médecine, soins infirmiers, etc. Dans un contexte multi et interdisciplinaire, j’affiche fièrement ma formation anthropologique et je vois clairement son apport à ma façon de concevoir l’éthique. La formation à la recherche en anthropologie, m’a permis de m’impliquer dans certains projets de recherche en santé comme cochercheuse, comme membre et présidente de CER et, depuis peu, de développer une programmation de recherche en éthique en santé et services sociaux (ETH-O-SSS) au sein du Centre de recherche du CISSS de Chaudière-Appalaches, en collaboration avec des chercheurs de trois universités québécoises (Université Laval, UQAR et Université de Sherbrooke). 

Laurent Jérôme

Laurent Jérôme est arrivé à l’Université Laval en 2000 dans le cadre d’un échange d’une année dans le cadre de sa maîtrise en anthropologie, et il y est resté pour compléter son doctorat en 2010. Depuis 2012, il est professeur d’anthropologie au département de sciences des religions de l’UQAM. Il est directeur de l’antenne montréalaise du Centre interuniversitaire d’études et de recherches autochtones (CIÉRA-Montréal) ainsi que du Groupe de recherche interdisciplinaire sur les affirmations autochtones contemporaines (GRIAAC-UQAM). Coresponsable des programmes en études autochtones (avec N. Houde) de l’UQAM depuis 2015, il est également directeur de la Revue Recherches amérindiennes au Québec depuis 2018. Il poursuit ses recherches de terrain avec les Atikamekw et mène des recherches en milieu muséal et en contexte amazonien (Brésil).

Pendant son doctorat, il a occupé les fonctions d’auxiliaire d’enseignement pour différents cours de 1er cycle du département ainsi que d’assistant de recherche dans des projets de recherche subventionnés.  À quelques mois de la soutenance de sa thèse, il a obtenu un poste de chargé de recherche au Musée de la civilisation de Québec. Responsable de mettre en place une démarche participative de réalisation des contenus d’une nouvelle exposition portant sur les Premières Nations et les Inuit du Québec (C’est notre histoire. Premières Nations et Inuit du XXIe siècle, 2013-en cours), il a travaillé avec divers organismes culturels autochtones reconnus tels que la Boîte Rouge vif, l’Institut Tshakapesh ou la Société d’histoire atikamekw.

L’anthropologie lui permet aujourd’hui d’enrichir et de renforcer la programmation du département de sciences des religions de l’UQAM, qui a développé un champ d’expertise original et unique basé sur une approche non-confessionnelle et interdisciplinaire des relations entre culture et religion dans différentes sociétés. Ses compétences dans le domaine des études de terrain et des méthodologies participatives et décoloniales lui permettent de valoriser une vision anthropologique des faits religieux, d’analyser les continuités et les transformations des sociétés et des cosmologies autochtones, mais aussi d’amener des groupes d’étudiant-e-s sur le terrain pour des stages ethnographiques immersifs au Québec ou en Amazonie brésilienne.

Eve Dubé

Eve Dubé est chercheuse au Groupe scientifique en immunisation de l’Institut national de santé publique du Québec et dans l’axe maladies infectieuses et immunitaires du Centre de recherche du CHU de Québec-Université Laval. (Ph. D. 2007)

Elle est passionnée d’anthropologie depuis son tout jeune âge. Elle a étudié au Département d’anthropologie de l’Université Laval où elle a développé un intérêt pour l’anthropologie de la santé. À la suite de l’obtention de son doctorat, elle a joint le Centre de recherche du CHU de Québec-Université Laval. Spécialiste des méthodes qualitatives, elle oriente principalement ses travaux de recherche sur les enjeux culturels, sociaux et éthiques entourant la prévention des maladies infectieuses. Son programme de recherche, qui porte principalement sur les déterminants psychosociaux et culturels de la vaccination, s’inscrit en continuité avec ses recherches doctorales où elle s’est intéressée aux enjeux éthiques et d’acceptabilité des interventions de réduction des méfaits en santé publique. Elle s’intéresse particulièrement au phénomène de l’hésitation à la vaccination.

Elle a mené plusieurs recherches au Québec, au Canada et ailleurs dans le monde pour mieux comprendre pourquoi les parents hésitent à faire vacciner  leurs enfants et pourquoi certains professionnels de la santé entretiennent des doutes sur la vaccination. De 2012 à 2014, elle a siégé au comité d’experts sur l’hésitation à la vaccination de l’Organisation mondiale de la santé. Les travaux de ce comité ont permis de développer un cadre théorique des causes et des déterminants de l’hésitation à la vaccination qui servira d’assises conceptuelles pour les recherches dans ce domaine. Eve Dubé dirige actuellement le réseau de recherche en sciences sociales et humaines du Canadian Immunization Research Network portant sur la vaccination, lequel est financé par l’Agence de santé publique et les Instituts de recherche en santé du Canada. Elle s’intéresse également au transfert des connaissances, c’est-à-dire à l’intégration des données probantes dans les pratiques et politiques et mène différents projets dans ce domaine, notamment en lien avec la prévention des infections en milieux hospitaliers, de l’antibiorésistance et à l’implantation de mesures de réduction des méfaits.

Marie-Pierre Bousquet

À l’automne 2002, après avoir complété son doctorat au Département d’anthropologie de l’Université Laval (thèse en cotutelle avec l’Université de Paris X Nanterre en France, commencée à l’automne 1995, soutenue en automne 2001), Marie-Pierre a obtenu un poste de professeure adjointe au Département d’anthropologie de l’Université de Montréal, où elle continue sa carrière depuis.

Avant son embauche à l’Université de Montréal, Marie-Pierre a été chargée de cours à l’Université de Paris X Nanterre et a travaillé à ranger les archives de Robert Hertz au Laboratoire d’anthropologie sociale à Paris. Elle a également effectué, à titre de stagiaire non rémunérée, des stages au Musée de l’homme (Paris) et au Musée de la civilisation (Québec).

Depuis son tout premier cours dans la discipline, Marie-Pierre espérait avoir la chance d’exercer une profession lui permettant de vivre sa passion. Elle ne s’attendait pas à trouver un poste aussi vite et s’était préparée à l’éventualité d’utiliser les compétences qu’elle avait acquises dans d’autres milieux professionnels.

Passionnée depuis la maîtrise par les cultures et les sociétés des Premières Nations du Québec, Marie-Pierre a créé le programme en études autochtones de l’Université de Montréal, programme pluridisciplinaire qui a été inauguré à l’automne 2015. Outre ses travaux de recherche et ses activités académiques diverses, elle effectue des projets de transfert de connaissances d’abord aux Premières Nations concernées, puis au grand public. Elle a ainsi monté des expositions muséales dans deux communautés anicinabek et a envie de tenter le médium de la bande dessinée, outil qu’elle a testé avec Emanuelle Dufour et Sébastien Brodeur-Girard à l’occasion des élections présidentielles françaises de 2017. Elle s’investit également dans l’amélioration de l’accueil des étudiants autochtones dans son université et a créé en 2016 le prix Claude-Kistabish, qui récompense la persévérance des étudiants autochtones dans les études postsecondaires.

Aurélie Maire

Aurélie Maire est rédactrice en chef de la revue Études Inuit Studies, publiée par le Centre interuniversitaire d’études et de recherches autochtones (CIÉRA, Faculté des sciences sociales) à l’Université Laval. Son travail consiste en la publication d’articles scientifiques bilingues consacrés aux Inuit, à leur culture, à leur langue et à leur environnement, rédigés par les acteurs des milieux circumpolaires, Inuit et Qallunaat (non-Inuit), des chercheurs universitaires et des professeurs en sciences humaines et sociales ou en santé publique, par exemple. Concrètement, il s’agit de : définir les thématiques des numéros qui seront publiés en collaboration avec des rédacteurs invités – différents selon chaque numéro – ; s’assurer de la qualité des articles soumis avant de les faire évaluer par les pairs ; faire le suivi avec les auteurs de chaque article ; coordonner les corrections, les révisions linguistiques et les traductions des textes ; mettre en page et éditer les manuscrits ; veiller au respect des droits d’auteurs, etc.

Être rédactrice d’une revue scientifique est très stimulant intellectuellement, car nous apprenons toujours de nouvelles choses, mais c’est aussi très exigeant quant à la qualité du travail visé. Passionnée par la culture inuit depuis son plus jeune âge, cette fonction lui permet de conserver des liens étroits avec les communautés inuit, de rester informée de l’actualité de la recherche scientifique pluri- et inter-disciplinaire, de développer des partenariats entre des organismes inuit, des universités et des artistes, notamment, tout en favorisant la diffusion des savoirs et des savoir-faire auprès des Inuit et des Qallunaat, qu’ils soient scientifiques ou non. Aurélie adore son travail qui lui ouvre de nouveaux champs de connaissances perpétuels qu’elle partage avec les lecteurs de la revue Études Inuit Studies.

Expériences professionnelles antérieures

Récemment, Aurélie a contribué significativement aux travaux de différents paliers de gouvernements du Canada, en tant que consultante indépendante. Elle a ainsi participé à l’élaboration du Rapport final de la Commission d’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées (ENFFADA), et de ses annexes (Rapport provincial Québec et autres documents). Son expertise a également été sollicitée par le Ministère de l’Éducation de l’Ontario, lors de la mise à jour curriculum scolaire collégial et préuniversitaire, et de son contenu axé sur la culture inuit et celles des Premières Nations au Canada. Aurélie a, par ailleurs, été responsable de l’organisation de plusieurs congrès scientifiques, mandatée par l’Institut nordique du Québec (INQ) et le Centre Interuniversitaire d’études et de recherche (CIÉRA, Université Laval), notamment : elle a ainsi organisé le Forum Santé Nord 2016 Northern Health Forum et le 19e Congrès d’études inuit/Inuit Studies Conference : Qaumaniq, le savoir qui illumine – Qaumaniq, Enlightening Knowledge (Université Laval, 2014).

Ces dernières années, Aurélie a occupé différentes fonctions, que ce soit : dans le domaine de l’édition scientifique, en tant que codirectrice des Cahiers du Ciéra ; dans le domaine de la santé publique, en tant que professionnelle de recherche au Centre de recherche du CHU de Québec-Université Laval où elle a travaillé sur des projets de recherches en santé publique inuit au Nunavik et au Nunavut ; ou dans les domaines muséal et culturel, en tant que chargée de projets pour l’Institut culturel Avataq, le Musée des Beaux-Arts de Montréal, ou le Centre culturel inuit Inuksuk à Paris, entre autres. Également titulaire d’une maîtrise en histoire de l’art (et d’un diplôme de langue et de culture inuit), Aurélie Maire est spécialiste des arts graphiques inuit et plus largement, des pratiques artistiques contemporaines autochtones au Canada. C’est dans ce cadre qu’elle a collaboré à l’organisation d’expositions internationales d’arts inuit au Québec et en France. Parallèlement à ces mandats, Aurélie a aussi travaillé à la galerie Inuit Art Zone à Québec durant presque dix ans et pour son plus grand plaisir!

Pertinence de l’anthropologie dans son domaine d’emploi

Sa formation doctorale en anthropologie lui a permis d’acquérir de nouvelles compétences qu’elle met en pratique chaque jour. Le travail méthodique et rigoureux de la collecte ethnographique de données, les différentes approches d’analyse anthropologique, et l’expérience du terrain en milieux inuit et autochtones représentent des atouts majeurs et des expertises uniques qui s’avèrent indispensables dans l’exécution de ses mandats professionnels, à titre de rédactrice en chef de la revue Études Inuit Studies et de consultante indépendante auprès d’organismes gouvernementaux ou non. L’anthropologie, combinée à l’histoire de l’art et à l’ethnolinguistique, offre différents niveaux de lectures et d’analyses critiques, divers points de vue, ainsi qu’une vision d’ensemble nécessaire à toute élaboration d’un discours ou d’un argumentaire qui permet de mettre en œuvre de solides collaborations avec les communautés et les individus avec lesquels on travaille et de prendre position en leur faveur, le cas échéant, de manière structurée et cohérente. Aurélie croit qu’une fois devenu(e) anthropologue, nous le restons à jamais : cette soif de connaissance et de compréhension des cultures autres que la nôtre perdure, la curiosité intellectuelle et le partage des savoirs nous animent chaque jour et notre intérêt pour la différence reste insatiable.

Benoit Éthier

À l’automne 2017, après avoir complété son doctorat au département d’anthropologie de l’Université Laval (2012-2017), Benoit a obtenu un poste de professeur adjoint à l’École d’études autochtones de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue. En continuité directe avec ses études graduées, ses projets de recherches actuelles portent sur les enjeux territoriaux autochtones, la transmission des savoirs, le droit coutumier et la coexistence entre autochtones et allochtones.

 

Expériences professionnelles antérieures :

Avant d’être embauché à l’École d’études autochtones, Benoit a été auxiliaire de recherche et d’enseignement au département d’anthropologie de l’Université Laval (2012-2017). Entre 2010 et 2012, avant le début de son doctorat, il a aussi travaillé comme agent de recherche à la Commission de la santé et des services sociaux des Premières Nations du Québec et du Labrador (CSSSPNQL)

 

Pertinence de l’anthropologie dans son domaine d’emploi :

Les approches théoriques et méthodologiques mobilisées par Benoit dans ses projets de recherche actuelle sont directement issues des disciplines de l’anthropologie et de la géographie sociale. Parmi les différentes approches théoriques et conceptuelles mobilisées, notons l’anthropologie du savoir, l’anthropologie juridique et la perspective ontologique. Dans son enseignement à l’École d’études autochtones, qui se veut un département multidisciplinaire, Benoit s’inspire aussi largement des concepts et approches anthropologiques. Il utilise plusieurs exemples issus de ses séjours au sein des communautés autochtones pour mieux expliquer les concepts et approches théoriques.

Eduardo Gonzales Castillo

Docteur en anthropologie de l’Université Laval (2010), Eduardo est professeur adjoint au Département de criminologie de l’Université d’Ottawa depuis 2017. Il s’agit d’un département très connu par l’approche critique de ses enseignants ainsi que par la richesse des problématiques abordées dans les recherches qui y sont réalisées. Outre la participation à différents projets de recherche, Eduardo est responsable de l’enseignement de cours concernant les jeunes en difficultés avec la loi (CRM 3712 Jeunes et justice), l’intervention communautaire (CRM 2710), l’action politique collective (CRM 4720 Justice sociale en action) et la dimension sociale de la violence (CRM 4746 Violence et société). Ses responsabilités incluent également la direction des travaux de recherche des étudiants à la maîtrise et au doctorat.

Expériences professionnelles antérieures

Avant de devenir professeur à l’Université d’Ottawa, Eduardo a collaboré comme enseignant dans différentes institutions éducatives au Canada et au Mexique. Ainsi, au Canada, il a travaillé comme chargé de cours au département de géographie de l’Université de Montréal, à l’École d’études sociologiques et anthropologiques de l’Université d’Ottawa et à l’École nationale d’administration publique. Certaines de ces activités ont été exercées dans le cadre de différents stages postdoctoraux (dont un financé par le CRSH). Au Mexique, Eduardo a travaillé dans le programme de maîtrise en anthropologie socioculturelle de la Benemérita Universidad Autónoma de Puebla.

Pertinence de l’anthropologie dans son domaine d’emploi

Comme anthropologue social, Eduardo offre aux étudiants en criminologie de l’Université d’Ottawa un regard nécessaire à la compréhension de la dimension culturelle et politique du rapport à la loi, surtout en ce qui concerne les pratiques des jeunes. En effet, une criminologie qui se veut non seulement critique, mais aussi rigoureuse (dans le sens académique du terme) sort gagnante de l’utilisation des différents outils conceptuels développés dans le domaine de l’anthropologie pour comprendre le caractère multidimensionnel et contradictoire des pratiques de régulation sociale ainsi que les différentes dynamiques culturelles qui y sont associées.

Marie-Thérèse Atsena Abogo

Après avoir obtenu un baccalauréat et une maîtrise en communication, c’est vers l’anthropologie que Marie-Thérèse s’est tournée pour effectuer son doctorat qui a grandement ajouté à son parcours antérieur, déjà ancré dans le domaine de la coopération internationale. Elle travaille actuellement comme coordonnatrice des services au Centre d’action bénévole de Cowansville (Québec). Elle est responsable du recrutement et de la gestion de plus de 100 bénévoles et du soutien de plus de 20 organismes oeuvrant dans le domaine communautaire.

Expériences professionnelles antérieures

En 2016-2017, elle fut à l’emploi du Centre canadien d’étude et de coopération internationale (CECI) et affectée à la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), à Darkar, au Sénégal. Marie-Thérèse travaillait en vue d’améliorer les capacités des principaux acteurs du gouvernement et des marchés à participer à des réseaux multiacteurs contribuant à des marchés durables inclusifs des femmes et des jeunes. Son mandat était d’assurer la mise en œuvre et l’amélioration du plan de communication, plus spécifiquement de la visibilité des initiatives du Centre pour le développement du genre (CCDG) de la CEDEAO, tant à l’échelle régionale qu’à celle des États membres. Les initiatives de cet organisme visent à favoriser l’autonomisation économique des femmes, l’éducation des jeunes filles, la santé reproductive, la paix et la sécurité de la femme.Marie-Thérèse a aussi œuvré comme conseillère volontaire en plaidoyer et sensibilisation (Advocacy & Outreach) au CHIMO Crisis Centre de la région de Vancouver, comme conseillère en approvisionnement dans une filiale d’ExxonMobil au Cameroun et comme conseillère en communication dans les secteurs gouvernementaux et parapublics au Cameroun.

 

Pertinence de l’anthropologie dans son domaine d’emploi

Son parcours en anthropologie a notamment aidé Marie-Thérèse à s’intégrer dans son nouveau milieu de travail au Sénégal. Grâce à ses compétences anthropologiques en observation et analyse des pratiques quotidiennes, elle a rapidement interprété la culture de l’institution et de son nouveau milieu professionnel de la même manière qu’elle l’aurait fait pour un terrain anthropologique.

Candice Cornet

Candice est une passionnée de l'anthropologie. Elle a franchi tous les niveaux de formation dans la discipline, depuis le baccalauréat (Concordia, 1999) jusqu'au postdoctorat (Université de l’État de Washington à Seattle, 2015), en passant par la maîtrise (McGill, 2002) et le doctorat (Université Laval, 2012). Aujourd'hui, elle l'enseigne et la pratique.

Depuis 2003, elle transmet son savoir et sa passion à de futurs anthropologues au Cégep de St-Hyacinthe et à l'Université de Montréal. Elle contribue aussi au développement de la recherche au collégial, grâce à de multiples projets réalisés principalement en Chine (pendant 13 ans) et, plus récemment, au Maroc. C'est d'ailleurs dans ce dernier pays que Candice a effectué un terrain à l'été 2016 en tant que chercheure en collaboration avec deux universités marocaines : Ibn Zohn à Agadir et Sultan Moulay Slimane à Beni Mellal. Elle a poursuivi ses recherches depuis. En parallèle, Candice a implanté un cours terrain pour les étudiants du Cégep de St-Hyacinthe qui a lieu au début du mois de janvier, depuis 2016, dans les montagnes berbères du Haut Atlas marocain.

Quelles compétences anthropologiques servent à Candice dans son milieu professionnel ? « Toutes ! », soutient-elle.