Soutenance de thèse de Catherine Dussault

Heure: 8h30
Lieu: Pavillon Charles-De Koninck - local DKN-5128 et sur Zoom
Pour information
olivier.clain@soc.ulaval.ca
Description de l'événement
Titre: « Inuuniq : Produire et mobiliser les savoirs inuit au Nunavik »
Participer à la réunion Zoom:
https://ulaval.zoom.us/j/63384323438?pwd=TZTb6bygDISTmIusINvbplTSDov9yA.1
ID de réunion : 633 8432 3438
Code secret : 258808
Résumé: Cette thèse traite des discours sur les « savoirs inuit », en particulier ceux tenus au sein du milieu de la recherche au Nunavik. Elle prend pour point de départ une ambiguïté fondamentale du concept, à savoir faire lieu commun en recherche, tout en échappant à l’examen d’une définition formelle. Plutôt que de tenter d’offrir cette définition – ce qui s’avèrerait périlleux, la thèse contourne la difficulté pour retracer les discours mais aussi les pratiques prenant pour cible ces savoirs. En explorant le contexte culturel, politique et théorique de leur objectivation, je cherche d’abord à mieux comprendre pourquoi ces savoirs ont fait l’objet d’un tel intérêt au cours des cinquante dernières années, au point de devenir un enjeu politique majeur. J’examine ensuite comment l’appel à ces savoirs traverse l’exercice de la recherche qui se mène actuellement au Nunavik.
La thèse suit deux fils empiriques : les manières de nommer le « savoir inuit » choisies par les participant·e·s à la recherche inuit ; les modalités d’exercice de cette recherche dans les organisations du Nunavik. L’interrogation sur les façons de définir la « recherche inuit » lie, en quelque sorte, ces deux axes. C’est ainsi que j’ai conduit 53 entretiens semi-dirigés auprès de chercheur·e·s engagé·e·s dans la recherche inuit, que j’ai recueilli les propos tenus lors de deux cercles de partage réalisés avec des Ainé·e·s de Kuujjuaraapik et de Kangiqsualujjuaq, et que j’ai consulté des documents écrits et produits par des chercheur·e·s inuit au Nunavik. Mon attention s’est à chaque fois fixée sur les manières de nommer le savoir inuit, de s’y rapporter subjectivement et de penser la relation entre les savoirs inuit et les savoirs scientifiques. Ma thèse montre ainsi que c’est bien pour reconnaitre et défendre une manière singulière de connaitre, mais aussi de symboliser, d’exister, d’entrer en relation avec des personnes (non)humaines, que le concept de « savoir inuit » a d’abord fait son apparition. Elle illustre encore le fait qu’on assiste à l’émergence d’une forme de recherche originale au Nunavik.