4 octobre 2017

Heure: 09h30
Lieu: DKN-3470

Description de l'événement

Nous vous invitons à la soutenance de thèse de Charles Tessier « La politique de l’urgence : Effets et conséquences
des catastrophes sur la dynamique électorale
» le 4 octobre 2017 à 9h30 au local 3470 du pavillon Charles-De Koninck.

MEMBRES DU JURY :

Marc André Bodet, directeur de recherche
Département de science politique, Université Laval

François Gélineau, co-directeur de recherche
Département de science politique, Université Laval

Francesco Cavatorta, professeur agrégé
Département de science politique, Université Laval

Louis M. Imbeau, professeur titulaire
Département de science politique, Université Laval

Michael S. Lewis-Beck, examinateur externe
Political Science Department, The University of Iowa

La soutenance sera sous la présidence de monsieur Érick Duchesne, directeur du Département de science politique.

Cette thèse porte sur l’impact des catastrophes naturelles sur les comportements électoraux. Deux aspects du comportement des électeurs y sont étudiés: le vote rétrospectif et la participation électorale. Le vote rétrospectif réfère à la capacité des électeurs à évaluer la performance de leurs élus en vue de les récompenser ou les punir. Mais les conséquences psychologiques et matérielles sur les victimes lors de catastrophes naturelles peuvent-elles être suffisantes pour faire dérailler l’électeur rationnel au profit d’un électeur plus émotif? Les électeurs sinistrés punissent-ils aveuglément leurs élus, ou basent-ils leur choix sur des critères de performance plus rationnels? En ce qui concerne la participation électorale, nous confrontons la vision purement économique du vote à celle du devoir civique. Les catastrophes naturelles ont-elles un impact à la hausse sur les couts du vote ou renforcent-elles plutôt le devoir civique des électeurs? Il est difficile de répondre à ces questions en se basant sur la littérature scientifique actuelle sur le sujet puisqu’elle présente des résultats contradictoires. La majorité des analyses s’entendent sur la présence de liens statistiques entre les catastrophes naturelles et les comportements électoraux, mais pas sur le sens de ces relations. Toutefois, les études se penchant sur ces questions proviennent principalement des États-Unis et se basent sur des devis observationnels. L’objectif de cette thèse est d’étudier ces questions tout en corrigeant ces deux limites. Les deux comportements mentionnés précédemment y seront étudiés dans différents contextes de sinistres canadiens, présentés dans les trois chapitres qui composent cette thèse. Le premier se penche sur la crise du verglas de 1998 au Québec; le second, sur cinq tornades ayant eu lieu entre 2009 et 2011 en Ontario; le troisième est une analyse comparative du déluge du Saguenay de 1996 et des inondations de 2013 à Calgary. La nature exogène et imprévisible de ces évènements a permis d’élaborer des expériences naturelles, un type de devis dont la crédibilité des résultats s’approche de celle d’une expérience classique. Les analyses sont effectuées au niveau des sections de vote, soit le plus petit niveau d’agrégation disponible. En croisant les données géographiques disponibles sur les désastres avec celles des sections de vote, il est possible de déterminer les sections ayant été sinistrées et celles ayant été épargnées et de comparer l’appui aux élus et la participation entre les deux groupes. Les résultats indiquent qu’un effet est parfois observable, mais que dans la majorité des cas, aucun lien statistique n’est observable entre les catastrophes naturelles et les comportements des électeurs. Ces résultats vont donc à l’encontre de la majorité du corpus de littérature sur le sujet. 

Bienvenue à toutes et à tous !