8 septembre 2017

Heure: 09h30
Lieu: Pavillon Charles-De Koninck - local 2419

Description de l'événement

« L’immigration péruvienne au Québec : insertion socioéconomique, réseaux sociaux et constructions identitaires. »

Résumé

Depuis quelques années, les politiques québécoises d’immigration privilégient les immigrants instruits, jeunes et parlant le français, bref ayant un fort potentiel d’employabilité. Malgré cette immigration « choisie », plusieurs immigrants ont davantage de difficulté que par le passé à trouver des emplois correspondant à leurs qualifications. La présente thèse propose d’examiner plus en détail ce paradoxe.

Si plusieurs études ont abordé la question de l’intégration des immigrants à partir d’une perspective individualiste, mettant l’accent sur le capital humain des nouveaux arrivants, cette thèse propose plutôt de se pencher davantage sur le rôle de la société d’accueil pour mieux comprendre l’expérience migratoire. En s’inspirant de la théorie de l’intersectionnalité, l’analyse prend en compte les processus de racisation qui se manifestent à travers les discours et les pratiques de la société d’accueil. Pour ce faire, une étude qualitative a été réalisée, basée sur des entrevues auprès de 24 immigrants d'origine péruvienne habitant les villes de Québec et de Montréal. L’objectif est de mieux comprendre l’intégration des immigrants péruviens à la société québécoise en se penchant sur trois thèmes distincts, mais interreliés, soit l’insertion socioéconomique, la mobilisation de réseaux sociaux et les constructions identitaires des répondants.

L'analyse des entretiens révèle que les Péruviens déploient diverses stratégies pour s'insérer socioéconomiquement, dont l'acceptation d'une certaine déqualification, la réorientation professionnelle et le retour aux études. S'inspirant des travaux sur le transnationalisme – mettant en lumière les liens sociaux entretenus au-delà des frontières nationales via l'Internet notamment – cette étude montre également que le maintien de liens transnationaux influe sur l'insertion socioéconomique des Péruviens, alors que ces derniers ont accès à davantage d'informations durant la période prémigratoire et à un soutien familial et social dans la nouvelle société. L’importance des divers réseaux sociaux mobilisés une fois au Québec est aussi abordée. Au plan identitaire, les répondants évoquent une nouvelle identité hybride – remaniée et reconstruite dans la nouvelle société – et marquée par un sentiment d’appartenance envers le lieu d’origine et le lieu d’accueil. Cette construction identitaire est aussi marquée par une volonté résolue de s’« intégrer », malgré la discrimination et les obstacles rencontrés.
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Membres du jury :
Directeur de recherche : Simon Langlois, Département de sociologie, Université Laval
Examinatrice : Élisabeth Mercier, Département de sociologie, Université Laval
Examinatrice : Sylvie Lacombe, Département de sociologie, Université Laval
Examinateur externe : Sébastien Arcand, Département de management, HÉC Montréal

Sous la présidence de Daniel Mercure, directeur des programmes de 2e et 3e cycles en sociologie, Université Laval