Soutenance de thèse de Julie Hagan

Heure: 14h
Lieu: Pavillon Louis-Jacques-Casault - local 3632 et sur Zoom
Description de l'événement
Soutenance de thèse de Julie HAGAN
«Gouvernance multiscalaire, discours et pratiques de participation publique : La gouvernance environnementale dans les grandes villes canadiennes (2010-2022)»
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Lien de la réunion Zoom:
https://ulaval.zoom.us/j/65089548234?pwd=MmlDY2thSlE4bUVtb3Fncm1xeXB0Zz09&from=addon
ID de réunion : 650 8954 8234
Code secret : 776697
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Résumé: Les rapports environnement-société nécessitent de nouvelles modalités de gouvernance qui remettent en question les institutions traditionnelles de l'État-nation (Beck, 1995 ; Giddens, 1994). Les échelles locales jouent un rôle croissant dans ces modes de gouvernance. Cette thèse s'intéresse à l'évolution du rôle des villes canadiennes en matière d'environnement de 2010 à 2022. Il s’agit d’expliquer comment les villes justifient leurs actions environnementales sous trois angles : légal-rationnel, discursif et participatif. Le cadre théorique est basé sur le néo-institutionnalisme historique et discursif (Schmidt, 2010) combiné à la théorie des assemblages urbain (Farías, 2011 ; McFarlane, 2011), à l'écologie politique urbaine (Swyngedouw, 2011 ; Keil, 2003) et à la justice environnementale (Bulkeley et al., 2013).
La dimension légale-rationnelle est abordée par le biais de la gouvernance multi-scalaire et propose une réflexion sur les cadres législatifs qui gouvernent les relations entre les villes et les autres niveaux de gouvernement. L'influence des réseaux de gouvernance nationaux et sub-nationaux est également abordée. La perspective des assemblages urbains met en évidence la manière dont l'autorité juridiquement définie des paliers supérieurs de gouvernement se matérialise à travers des décisions d'infrastructures qui peuvent limiter la capacité des villes à agir sur les questions environnementales à long terme.
Les processus de légitimation cognitif et discursif sont abordés à travers l’évolution des discours dominants en matière d’environnement. S’il cohabite avec le discours sur le développement durable (Tozer, 2018), le discours sur le climat prend de plus en plus d’importance (Scanu, 2019). Initialement axé sur la réduction des émissions de GES et les solutions techniques, l’enjeu climatique exige de nouvelles formes de connaissances spécialisées. Certains soulignent le risque d'occulter les débats essentiels à la légitimité démocratique au profit de la seule légitimité technoscientifique (Swyngedouw, 2011). Cependant, lorsque l’enjeu climatique est défini comme une question socio-environnementale, formulée en termes d'adaptation et de résilience, les actions proposées peuvent être débattues, négociées et (re)politisées.
La définition des enjeux en termes sociotechniques ou socio-environnementaux influe également sur la mesure dans laquelle les gouvernements municipaux ont recours à la participation publique. L'évolution des pratiques de participation publique en matière d'environnement sont donc examinées du point de vue de la justice environnementale (Bulkeley et al. 2014). La collaboration récente de certaines villes avec des ONG à vocation sociale, plutôt que strictement environnementale, a contribué à rendre les processus participatifs plus justes et plus équitables. Ce faisant, une définition des questions climatiques et environnementales incluant les dimensions sociales favorise une approche pluraliste de la connaissance qui fournirait une base plus solide pour la gouvernance environnementale (Beck, 2014).