Soutenance de thèse de Laïsa Pivert
Heure: 9h
Lieu: Pavillon Charles-De Koninck - local 5128 et en ligne
Pour information
gerard.duhaime@soc.ulaval.ca
Description de l'événement
« Le parcours d’intégration d’une langue autochtone dans le curriculum scolaire : le cas du kali’na en Guyane française. »
Participer à la réunion Zoom :
https://ulaval.zoom.us/j/67066544913?pwd=lKMhDT34T3tbUMq6bjxXamxOkqpA19.1
ID de réunion : 670 6654 4913
Code secret : 633750
Résumé: La diversité linguistique et culturelle joue un rôle central dans les enjeux éducatifs contemporains, influençant la dynamique des systèmes scolaires à travers le monde (Wotherspoon, 2018). Certains leaders autochtones et chercheurs demandent la reconnaissance et la valorisation des savoirs autochtones (Battiste, 2002). Cependant, l'introduction de ces savoirs dans les programmes scolaires suscite parfois des résistances, certains y voyant une menace pour l'éducation occidentale ou sous-estimant leur valeur (Battiste, 1998 ; Biermann, 2011).
Cette thèse se concentre sur une initiative menée en Guyane française, dans deux communautés autochtones kali’na, où des cours de langue kali’na ont été introduits dans les écoles primaires grâce à des Intervenants en Langue Maternelle (ILM) et des classes bilingues kali’na-français. L’étude explore les motivations derrière cette demande, les résistances et obstacles rencontrés, et le sens attribué par les acteurs à cette intégration. Des retombées observées sont également documentées.
La recherche repose sur une analyse sociohistorique du contexte des Kali’na en Guyane, 19 entrevues avec des acteurs du système éducatif, et 23 entrevues avec des membres des communautés, dont des aînés, parents, jeunes, et responsables d’associations culturelles. Les résultats révèlent que l’éducation n’est pas neutre : elle privilégie des savoirs et valeurs spécifiques, en l’occurrence français, au détriment des savoirs autochtones. Cette sélection historique a eu des conséquences négatives sur les jeunes Kali’na, qui ont été scolarisés dans un système ignorant leur langue et culture. Ce processus perdure aujourd’hui, assimilé par certains acteurs comme les enseignants ou les parents.
L’introduction de la langue kali’na à l’école est perçue comme un progrès par la majorité des participants, mais elle s’inscrit encore dans un cadre eurocentrique. Initialement formulée comme une demande de reconnaissance et d’inclusion par les leaders kali’na, elle s’avère davantage une intégration qu’une véritable inclusion. Malgré ce contexte, l’initiative a des retombées positives, notamment en renforçant la fierté des élèves et des communautés.
Cette thèse met en lumière les défis persistants et propose des pistes de réflexion pour une intégration plus harmonieuse. Ces efforts visent à dépasser les limites actuelles et à mieux répondre aux aspirations des communautés kali’na.