24 mai 2017

Heure: 15h30
Lieu: Pavillon Charles-De Koninck - local 3470

Description de l'événement

« S'enrichir selon ses moyens : Les effets de l'endettement sur les inégalités de patrimoine au Canada de 1999 à 2012. » 

Résumé

La présente étude s’intéresse aux effets de l’endettement des ménages canadiens sur les inégalités de patrimoine de 1999 à 2012. Elle s’inscrit au cœur même de tout ce débat sur l’endettement des ménages qui oppose ceux qui voient la hausse d’endettement comme une détérioration de la situation financière des ménages et ceux qui soutiennent que les ménages demeurent tout à fait solvables. Reconnaissant d’emblée que l’endettement est un phénomène qui est situé à l’intersection du marché du travail et du marché financier, nous dégageons les effets de l’endettement sur les inégalités de patrimoine à deux échelles : i) la distribution de patrimoine; et ii) les classes socioéconomiques. Cela est accompli notamment par une étude approfondie des deux principales composantes du patrimoine – les actifs et les passifs – que nous avons décomposées selon une classification que nous avons élaborée. L’étude des finances des ménages selon la stratification sociale permet d’expliquer exactement ce que l’explication principale de l’endettement des ménages, l’hypothèse des cycles de vie de Modigliani, ne peut pas : la hausse spectaculaire d’endettement des ménages canadiens de 1999 à 2012. L'étude de l'endettement par le prisme des inégalités sociales permet de mettre en évidence un effet jusqu'ici peu souligné : les inégalités de patrimoine reflètent forcément des différences marquées des capacités d'emprunt. Les résultats indiquent que la hausse d’endettement que nous avons observée de 1999 à 2012, aussi remarquable soit-elle, n’est pas due à la détérioration généralisée de la situation financière des ménages, mais, au contraire, à la croissance des inégalités de patrimoine à l’échelle des classes socioéconomiques. Les résultats nous invitent à concevoir le crédit à la fois comme une facette de l’épargne moderne et une forme d’exclusion sociale.
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Membres du jury :
Directeur de recherche : Simon Langlois, Département de sociologie, Université Laval
Codirecteur de recherche : Charles Fleury, Département de sociologie, Université Laval
Examinateur : Guy Fréchet, Département de sociologie, Université Laval
Examinateur : Jean-Pierre Beaud, Département de science politique, UQÀM
Examinatrice externe : Diane-Gabrielle Tremblay, École des sciences de l'administration, TÉLUQ

Sous la présidence de M. Daniel Mercure, directeur des programmes de 2e et 3e cycles en sociologie, Université Laval