Soutenance de thèse de Sandy Larose
Heure: 13h
Lieu: Pavillon Charles-De Koninck - local DKN-5128 et sur Zoom
Pour information
elisabeth.mercier@soc.ulaval.ca
Description de l'événement
Titre de la thèse:
« Révolte, contestation et identités collectives à travers les chansons hip-hop en Haïti »
Participer à la réunion Zoom :
https://ulaval.zoom.us/j/62358592568?pwd=ay5KsLK6SvVZwCixLNyCBAXxbKsQ33.1
ID de réunion : 623 5859 2568
Code secret : 196460
Résumé: Cette thèse examine le hip-hop haïtien en tant qu’espace d’expression des contestations, des révoltes et des identités collectives. S’inscrivant dans la lignée de la sociologie compréhensive, l’étude s’appuie sur des approches interactionnistes (Gauffman, 1974 ; Kaufmann, 2004, 2015) et décoloniales (Casimir, 2001 ; Célius, 2013; Barthélemy, 1989), et envisage l’identité comme le produit des interactions sociales. Un regard sociohistorique est ainsi porté sur le discours des artistes qui pratiquent le hip-hop en Haïti. Afin d’atteindre les objectifs de recherche, une méthodologie qualitative a été privilégiée, s’appuyant sur un corpus constitué de 36 entretiens semi-dirigés et de l’analyse approfondie de 200 chansons issues du répertoire hip-hop.
Mobilisant à la fois l’analyse thématique et l’analyse critique du discours, l’enquête révèle que le vodou, le quartier populaire et le knowledge constituent des éléments structurants du hip-hop haïtien. Au regard de la vision et du niveau d’engagement des artistes, l’analyse met en évidence trois types de rappeurs contestataires: le conscient, l’engagé et le militant, révélant ainsi une diversité de visions et des formes d’engagement dans le contexte haïtien. Par ailleurs, elle permet d’observer trois types de discours contestataires : intransigeant, transigeant et nuancé. Les résultats montrent que l’identité haïtienne, telle qu’elle est articulée dans le hip-hop, est en perpétuelle négociation et se révèle à travers les contestations exprimées par les rappeurs qui se reconnaissent dans l’afrodescendance. Les messages véhiculés dans les chansons traduisent un refus de se courber à l’universalisme occidental et exaltent l’idéal dessalinien de liberté et de justice sociale pour l’ensemble des Haïtiens. Après plusieurs siècles de contact interculturel, les identités créole et bossale s’engagent dans une lutte perpétuelle pour leur pérennité. Cette dualité identitaire se répercute dans les rapports de pouvoir et alimente les dynamiques de contestation ainsi que les revendications sociales et politiques. Le hip-hop constitue un vecteur d’expression de l’identité haïtienne, façonnée par des relations sociales complexes, des inégalités structurelles et des tensions entre groupes sociaux hétérogènes. Il articule la question identitaire en écho aux enjeux sociaux et économiques qui traversent la société haïtienne. Les rappeurs s’inspirent de la révolution de 1804 pour exprimer une identité haïtienne forte, qui se construit dans l’opposition à l’Occident et aux élites nationales jugés responsables de la pauvreté d’Haïti.