21 août 2018

Heure: 9h
Lieu: DKN-3470

Description de l'événement

 Les promesses électorales au Canada
 

Résumé : Cette thèse est composée de trois articles qui portent sur les promesses électorales au Canada. Dans le premier article, nous illustrons l'importance de tenir compte du temps dans l'étude de la tenue des promesses électorales. Nous ajoutons ainsi un élément important aux discussions académiques en cours sur les facteurs qui influencent la mise en œuvre des promesses électorales. Contrairement aux études précédentes, qui supposent que la réalisation de promesses est un processus qui se produit de façon uniforme au fil du temps, nous analysons la mise en œuvre des promesses en utilisant une approche BTSCS (Binary Time-Series Cross-Section) qui met en évidence de nouvelles dynamiques. Plus précisément, nous constatons que si le gouvernement ne tient pas ses engagements électoraux dans la première moitié de son mandat, la probabilité que ceux-ci soient tenus diminue drastiquement. L'approche de modélisation discrète du temps (discrete time model) nous permet également d'étudier de plus près les relations existant entre le solde budgétaire et la réalisation des promesses. Notre recherche étend également l'étude de la mise en œuvre des promesses à un nouveau cas, la province de Québec, pour la période de 1994 à 2014. Enfin, nous effectuons également des analyses similaires sur les données canadiennes couvrant sept gouvernements successifs de 1993 à 2015. Cette étude analyse un total de 1431 promesses électorales codées manuellement.

Dans le second article, nous examinons les évaluations que font les citoyens de la tenue des promesses électorales en utilisant les données de l'Étude électorale canadienne de 2015. Nous observons que l'exactitude de ces évaluations augmente en présence de facteurs liés aux connaissances des citoyens, à savoir les connaissances politiques et l'importance relative de chaque promesse. Par ailleurs, nous constatons que les évaluations des citoyens reposent souvent sur des facteurs non fondés sur les faits, tels que leur identité et des croyances a priori, y compris l'identification partisane et la confiance politique. La présence de ces facteurs n'augmente pas la probabilité de répondre correctement. Nous constatons également, à l’aide d’une expérience par sondage divisé, qu’un changement dans la formulation des questions affecte le ton de l’évaluation des promesses, mais pas leur exactitude.

Dans le troisième article, nous étudions la couverture des promesses électorales dans les médias. Plus précisément, cet article cherche à savoir si les médias alertent les citoyens lorsqu'une promesse électorale est rompue. Cette étude porte sur les 244 promesses faites par le Parti conservateur, lors des élections canadiennes de 2008 et de 2011. Notre période d’étude s'étend du déclenchement de l'élection de 2008 (07/09/2008) jusqu’à la fin du mandat de 2011 (08/04/2015). Cet article révèle que les médias alertent les citoyens lorsqu'un engagement est rompu. Nous constatons également que le «modèle d'alarme antivol» (Burglar Alarm), issu du domaine de la communication politique, fournit une description adéquate des dynamiques entourant la couverture médiatique des engagements électoraux.

Membres du jury :

François Petry
Directeur de recherche
Professeur
Faculté des sciences sociales
Département de science politique
Université Laval

Louis Imbeau
Professeur
Faculté des sciences sociales
Département de science politique
Université Laval

François Gélineau
Doyen

Professeur
Faculté des sciences des sciences sociales
Département de science politique
Université Laval

Marc André Bodet
Professeur
Faculté des sciences des sciences sociales
Département de science politique
Université Laval

Christopher Cochrane
Examinateur externe
Professeur
Department of Political Science
University of Toronto

La soutenance sera sous la présidence de madame Aurélie Campana, directrice des programmes de 2e et 3e cycles en science politique.