Mission et histoire

Découvrez l'histoire et la mission du Département des relations industrielles de l'Université Laval.

Mission

La mission du Département des relations industrielles est de promouvoir l'étude et la recherche sur l'ensemble des rapports qui s'établissent dans le cadre du travail et de l’emploi. Cette mission associe, dans une optique interdisciplinaire, une formation de qualité à la production et la diffusion des connaissances.

    Les engagements du Département

    Par ses activités d'enseignement, de recherche et de participation dans la société, le Département s'engage à:

    • Développer et offrir, à différents niveaux d'enseignement universitaire, divers types de programmes répondant aux exigences actuelles de formation universitaire et de pratique professionnelle
    • Développer chez les participantes et les participants à ses programmes de formation les compétences requises par les exigences contemporaines du travail et de l'emploi. Ces compétences doivent s'appuyer sur des connaissances de pointe ainsi que sur les habiletés et les attitudes dont les personnes auront besoin dans la poursuite de leur carrière
    • Faire progresser, dans une optique interdisciplinaire, les connaissances sur les rapports qui s'établissent dans le cadre du travail et de l'emploi
    • Diffuser ces connaissances dans les milieux scientifique et professionnel ainsi que dans l'ensemble de la société
    • Susciter le débat et la discussion sur des questions et des problèmes liés au travail et à l'emploi

    Histoire

    Depuis 1943, le Département des relations industrielles est un partenaire du monde du travail et de son évolution.

    Le Département des relations industrielles de l'Université Laval constitue l'un des plus importants centres d'enseignement et de recherche dans le domaine du travail en Amérique du Nord. Fondé en 1943, et fort de son expérience, il offre un programme d'enseignement centré sur les interactions qui surviennent au sein des différents milieux de travail. La formation offerte aux 3 cycles réguliers et en formation continue vise à former des professionnels et des professionnelles qui sauront gérer les relations entre les principaux acteurs d'une organisation que sont les employeurs, les travailleurs et les travailleuses, et éventuellement les syndicats qui les représentent, ceci en tenant compte de l'environnement politique, juridique, économique et social dans lequel ils évoluent.

    On dit des relations industrielles qu'elles sont un domaine d'études, car elles font appel à plusieurs disciplines pour comprendre la réalité complexe du monde du travail. Les divers cours visent l'acquisition des connaissances en droit du travail, en négociation collective ainsi qu'en application et en interprétation des conventions collectives. Ils permettent également d'approfondir les multiples aspects de la gestion des ressources humaines, de l'organisation du travail, de la santé et sécurité au travail, de l'ergonomie ainsi que le fonctionnement du marché du travail du point de vue économique et des politiques publiques qui régissent le travail. Les différents acteurs y sont également présentés et étudiés, soit les travailleurs et travailleuses, les syndicats, le patronat et l'État.

    Par ailleurs, la revue Relations Industrielles / Industrial Relations est publiée par le Département depuis 1945. Il s'agit d'un trimestriel bilingue distribué dans une trentaine de pays. Cette revue est la seule publication scientifique bilingue dans le domaine des relations industrielles au Canada. De plus, le Département tient annuellement, depuis 1946, le Congrès des relations industrielles. Le choix d'un thème actuel et la qualité des conférenciers en font toujours un événement très apprécié par toutes les participantes et participants. Le congrès est aussi l'occasion de reconnaître l'excellence de certains de nos étudiants et étudiantes. En effet, depuis 1989, le programme de bourses du Département aide financièrement ses étudiants et ses étudiantes les plus méritants.

    Enfin, la recherche, les partenariats, le développement des connaissances et la publication font également partie de nos priorités et ont toujours fait l'objet d'une attention soutenue au Département. Plusieurs professeures et professeurs y dirigent des thèses de doctorat et des mémoires de maîtrise, obtiennent régulièrement des subventions de recherche et publient des ouvrages et des articles dans les revues les mieux cotées. Les membres du corps professoral s'impliquent également dans la préparation des étudiantes et étudiants de 1er cycle pour le Concours d'excellence en Relations Industrielles (CERI).

    Plus d'un demi-siècle de relations industrielles à l'Université Laval

    Ce sont des préoccupations liées à la régulation sociale qui ont présidé, en 1943, à la création du Département des relations industrielles. L'objectif était avant tout de former des personnes qui, sur la base de connaissances communes et multidisciplinaires, seraient en mesure d'analyser objectivement des situations et trouver des solutions aux tensions issues de l'industrialisation. Les valeurs judéo-chrétiennes partagées par le peuple québécois et l'acceptation du libéralisme économique comme mode de développement devaient être les 2 pôles capables d'assurer la stabilité des institutions de régulation mises en place.

    Le Département a vu le jour en temps de guerre et il ne faut pas se surprendre alors que les préoccupations de ses fondateurs aient été de former des professionnelles et des professionnels, tant patronaux que syndicaux, qui, faisant surtout appel à la raison et à une même idéologie, seraient en mesure de gérer les conflits du travail et assurer ainsi un rendement optimal du système économique. Aussi, avec le développement du syndicalisme et de la législation du travail, les fonctionnaires devaient être en mesure non seulement d'appliquer avec compétence les lois existantes, mais en préparer de nouvelles pouvant assurer de façon efficace et harmonieuse l'encadrement des rapports du travail. Dans cette perspective, que le premier directeur du Département ait été un sous-ministre du Travail ne tenait pas seulement à des motifs liés à son autorité, à son prestige ou à son expérience reconnue, mais aussi au souci qui prévalait alors de développer des institutions capables d'assurer une stabilité sociale et de former des personnes aptes à en assurer le fonctionnement et le développement. Et comme la réalité du travail est une réalité complexe, on fit appel, dès la fondation, à plusieurs disciplines pour l'appréhender: sociologie, économique, droit, histoire et psychologie. Le Département fut donc, dès ses origines, un département à caractère pluridisciplinaire et il l'est encore aujourd'hui.

    Après plus de 60 ans d'histoire, cette approche «institutionnelle», qui fut donnée au Département par ses fondateurs, est toujours bien présente: droit du travail, négociation collective, convention collective, arbitrage de griefs et syndicalisme demeurent des éléments constitutifs de nos programmes d'études et objets de nos recherches. Cependant, bien entendu, l'enseignement et la recherche se sont enrichis du développement des connaissances dans les disciplines qui participent à l'étude des relations industrielles, et nos divers programmes se sont adaptés afin de répondre avec pertinence aux exigences actuelles. C'est ainsi que l'enseignement et la recherche portant sur l'emploi, la formation et la gestion de la main-d'œuvre, la gestion des ressources humaines, le développement de l'entreprise et l'ergonomie se développent à un rythme accéléré avec la constante préoccupation du corps professoral de diffuser, d'une part, les connaissances qui répondent aux exigences actuelles et futures du marché du travail, et de développer, d'autre part, les connaissances qui permettront de mieux comprendre la nature, les exigences et les composantes du «travail» dans nos sociétés contemporaines.

    Si les fondateurs du Département et de ses institutions méritent toute notre admiration, soit les Georges-H. Lévesque, Gérard Dion, Gérard Tremblay et Jean-Pierre Després, nous devons aussi rendre hommage au corps enseignant et au personnel administratif qui permettent au Département d'assumer ses hautes responsabilités universitaires et sociales et de lui assurer une reconnaissance internationale.

    Nous devons aussi remercier nos milliers de finissantes et finissants qui, par leur compétence et leur implication dans leur milieu respectif, témoignent de la pertinence et de la qualité de la formation reçue au Département des relations industrielles.

    Source : Gilles Laflamme, Relations Industrielles , vol. 49, no 1, 1994.

    Enseignement

    Le Département a développé divers programmes d'études pour remplir sa première mission qui fut celle de former des spécialistes en relations industrielles. Au départ, en 1944, le programme était d'une durée de 3 ans. À compter de 1951, il fut d'une durée de 4 ans et conduisait à une maîtrise. Des réformes eurent lieu en 1967: une licence était obtenue après 3 ans d'études et une maîtrise après 4 ans d'études. À compter du début des années 70, des modifications substantielles furent apportées. Le Département développa alors divers programmes à la fois pour se conformer aux nouveaux règlements régissant les programmes d'études à l'Université Laval et pour répondre aux besoins des clientèles étudiantes changeantes. Des programmes de baccalauréat spécialisé, de majeure et de mineure en relations industrielles furent développés et acceptés. Aussi, en 1975, afin de satisfaire aux besoins d'adultes désireux d'acquérir une formation en relations industrielles, le Département développa un programme de soir, assurant aux personnes inscrites la possibilité de compléter leurs études dans un délai de 5 ans. À la même période, des efforts considérables étaient déployés pour accroître le corps professoral et développer les études supérieures. Toujours avec cette même préoccupation de servir la communauté et d'intensifier sa présence dans son milieu, le Département a offert au début des années 1980 un certificat de 1er cycle en gestion de la main-d'œuvre. Enfin, des refontes importantes de nos divers programmes ont été réalisées depuis le début des années 1990. Depuis le début des années 2000, le Département développe divers programmes de formation continue.

    Si le Département, lors de ses premières années, ne pouvait compter que sur un seul professeur à temps complet et quelques chargés de cours, il dispose aujourd'hui d'une trentaine de professeures et professeurs à temps complet et d'une dizaine de chargés et chargées de cours par session pour offrir son enseignement et encadrer ses étudiantes et étudiants.

    Congrès des relations industrielles

    En 1946, le Département a organisé son premier congrès en relations industrielles. Cette édition avait comme objectif de donner aux employeurs, aux dirigeants et dirigeantes de syndicat et aux agents et agentes du gouvernement l'occasion de se rencontrer et de discuter des questions d'importance en matière de travail. Aujourd'hui, l'événement réunit plus de 400 congressistes de provenance diversifiée. Il est l'occasion de faire le point sur des sujets majeurs en relations industrielles et il fait appel à d'éminents et d'éminentes spécialistes, tant du Québec et de l'étranger, afin d'approfondir certains thèmes et en débattre avec les congressistes. Depuis la première édition du congrès, plus de 20 000 personnes ont pu y participer. L'histoire du congrès, comme celle du Département et de la revue Relations industrielles, est étroitement associée au nom de l'abbé Gérard Dion. Il faudrait aussi rendre hommage à Jean-Pierre Després, qui fut le premier secrétaire du Département et à Gérard Tremblay, son premier directeur, pour la mise sur pied de ces activités qui sont devenues de véritables institutions.

    Pour en savoir davantage:

    Thwaites, James, Mario, Lajoie et Hélène, Bois-Brochu, « Quarante ans au service des relations industrielles », dans Jacques Bélanger et al, Le statut de salarié en milieu de travail, Rapport du XLe Congrès des relations industrielles de l'Université Laval, Québec, Presses de l'Université Laval, 1985.