Profils des doctorants

Titre de la thèse : From the Street to the Palace and back: an exploration of the movement-party interactions in the ‘Lebanese October Revolution’

Quels sont les rapports entre les partis politiques et les mouvements sociaux ? Leurs relations ont-elles vraiment de l'importance ? Mais "important" dans quel sens ? Ces questions ont pris un poids considérable parmi les spécialistes de la politique partisane et des mouvements sociaux, encore plus depuis l'assaut du Capitole américain. Ces dernières années, on a assisté à une prolifération d'épisodes et, par conséquent, d'études dans lesquels les partis politiques et les mouvements sociaux de gauche et de droite interagissent, s'alignent ou s'affrontent, produisant des résultats qui, parfois, sapent la démocratie d'un État ou lui permettent de se renouveler. Cependant, ces études se concentrent presque entièrement sur l'étude des pays occidentaux, laissant de côté les zones géographiques où le choc social et les dynamiques démocratiques sont encore plus intenses et saillants. Par exemple, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA), où les partis politiques et les mouvements sociaux ont joué un rôle central dans la dynamique de mobilisation et de démocratisation, on constate une absence inquiétante d'études.

L'objectif de cette étude est d'examiner la signification et l'impact des interactions entre les partis et les mouvements au Liban, un pays démocratique du Moyen-Orient avec une forte présence de partis politiques et de mouvements sociaux. D'une part, une partie de cette recherche se concentre sur le niveau micro, plus précisément sur les membres des partis et les militants des mouvements sociaux. Ici, l'objectif principal est d'identifier les prédicteurs de la participation qui conduisent les activistes de rue et amènent les individus à s'impliquer dans la politique des partis au Liban, et si ceux-ci diffèrent (ou non) des prédicteurs de la participation en Occident. Dans la deuxième partie de la recherche, au niveau global, les effets des interactions entre partis et mouvements sont analysés à la fois directement - en modifiant l'organisation ou le programme politique du parti et du mouvement - et indirectement - en influençant l'environnement politique dans lequel ils opèrent. Alors que la première se produit au niveau méso, en transformant les agents impliqués, la seconde résulte généralement d'un équilibre des forces et de l'incapacité à écraser l'autre. Dans ce dernier cas, il devient plus raisonnable pour les agents de modifier l'environnement politique afin de désavantager l'adversaire et de favoriser leur propre organisation, par exemple en modifiant la loi électorale ou en formant un nouveau parti. Enfin, ces enquêtes se dérouleront dans un contexte démocratique, car il présente des niveaux plus élevés d'autonomie des partis, des niveaux plus élevés de mobilisation des partis et des relations bilatérales qui ne sont pas influencées par des variables externes, comme la présence d'un régime autoritaire.

En résumé, cette recherche analyse l'impact des mouvements sociaux en reliant les interactions de la base (micro-niveau) aux changements des agents (méso-niveau) et de l'environnement politique (macro-niveau). L'analyse de ces dynamiques dans les pays de la région MENA, où aucune étude n'existe, est une nouveauté. L'application actuelle et l'approfondissement des généralisations sur des phénomènes politiques complexes développés dans d'autres régions du monde aident à surmonter les résidus de l'exceptionnalisme dans la zone, selon lequel les canons analytiques formels ne sont pas applicables, les généralisations des phénomènes sociaux ne sont pas possibles et l'étude de la zone est la prérogative des spécialistes de la zone.

Direction : Francesco Cavatorta
Codirection : Marco Giugni (Université de Genève)

Intérêts de recherche

• Partis politiques
• Mouvements sociaux
• Moyen-Orient
• Afrique du Nord
• Participation politique
• Mobilisation