Voici les résumés des recherches dont les principaux résultats ont été présentés lors de cette cérémonie. Les rapports d’enquête qui obtiennent la note A+ peuvent être consultés sur le site du Département de sociologie.

Félicitations à toutes les étudiantes et à tous les étudiants qui ont relevé ce défi !

1. Entre aspirations et contraintes : les parcours migratoires des accompagnateur-rice-s de travailleur-euse-s temporaires spécialisé-e-s

Sophie Marois et Marie-Philippe Paquet
Centre Mgr Marcoux

Depuis le début des années 2000, les politiques migratoires canadiennes s’écartent du modèle d’immigration permanente en favorisant plutôt la migration temporaire des travailleur-euse-s. Cette recherche porte sur les « carrières migratoires » des conjoint-e-s de travailleur-euse-s temporaires spécialisé-e-s (TTS) dans la ville de Québec. Dix entretiens semi-dirigés ont été menés auprès d’accompagnateur-rice-s (conjoint-e-s) de TTS pour comprendre les manières dont ces personnes se représentent leur place dans le projet migratoire de leur couple ainsi que les contraintes qu’elles vivent dans la poursuite de leurs aspirations. Les parcours migratoires sont analysés en trois étapes qui se chevauchent : le projet migratoire, l’expérience migratoire et les projets futurs. L’analyse s’attarde ensuite au rôle d’accompagnateur-rice et aux impacts de la migration sur le couple. Au terme de l’analyse, les principaux besoins associés au statut de personne accompagnatrice sont dégagés : l’accès à l’information, le soutien financier, l’insertion à l’emploi, la flexibilité du statut et les lieux de rencontres.

2. Les bénéficiaires des services de la Société de Saint-Vincent de Paul du secteur Saint-Sacrement

Marie-Hélène Boucher et Saïda Sénéchal-Lopez
Société de Saint-Vincent-de-Paul du secteur Saint-Sacrement

La Société de Saint-Vincent de Paul du secteur Saint-Sacrement désire mieux connaître sa clientèle afin de savoir si les services qu’elle dispense sont adéquats. Plus spécifiquement, elle cherche à déterminer pourquoi certaines personnes utilisent son aide depuis plusieurs années, alors que cette dernière se veut d’abord temporaire. Cette étude a pour objectif principal de tenter de comprendre pourquoi certaines personnes ont recours aux services de l’organisme sur une longue période et semblent développer une dépendance à l’égard de l’aide dispensée. Pour y arriver, des entrevues semi-dirigées ont été effectuées auprès de 11 bénéficiaires qui reçoivent des services de la Saint-Vincent de Paul. Les entrevues révèlent des parcours de vie marqués par de nombreuses épreuves qui ont mené plusieurs d’entre eux en situation de pauvreté et contribuent à les y maintenir encore aujourd’hui. Elles révèlent également l’insuffisance de l’aide gouvernementale et des proches pour satisfaire tous leurs besoins, ce qui les poussent à se tourner vers des organismes non gouvernementaux comme la Saint-Vincent de Paul. Cette dépendance est accentuée par le fait que leur réseau social est peu étendu et souvent composé d’individus vivant une situation économique semblable. La perception que les gens ont de leur situation contribue également à cette dépendance. Plusieurs des répondants manifestent peu d’espoir de voir leur situation financière s’améliorer et intègrent le recours aux services de la Société de Saint-Vincent de Paul dans leur mode de vie. 

3. La conception des droits fondamentaux chez les individus en faveur des encadrements juridiques de la manifestation

Caroline Huet-Fiolat, Joël Martineau-Côté et Isabelle Rancourt
Ligue des droits et libertés section-Québec

La Ligue des droits et libertés cherche à mieux comprendre pourquoi certaines personnes sont en faveur des encadrements juridiques concernant les manifestations. Notre mandat de recherche est de comprendre ce qui influence la conception des droits fondamentaux de ces personnes. Pour ce faire, nous avons mobilisé les concepts de culture juridique profane, d’imaginaire social et de socialisation. Treize entretiens semi-dirigés ont été réalisés auprès d’étudiant-e-s de divers programmes de l’Université Laval. L’analyse des entrevues révèle chez ces personnes une connaissance limitée des droits fondamentaux, issue principalement de l’école. En outre, elle indique que les participants privilégient les droits individuels aux droits collectifs et que les valeurs transmises par la famille et les groupes d’appartenance influencent leur conception du droit. La sécurité et le respect de l’autre sont les deux raisons évoquées par les participant-e-s pour justifier l'acceptation des encadrements juridiques concernant la manifestation.

4. Entre le « eux » et le « nous » : la stigmatisation des personnes en situation de pauvreté et d’assistance sociale

Marie-Noëlle Asselin et Alexandra Fontaine
Collectif pour un Québec sans pauvreté

Le Collectif pour un Québec sans pauvreté nous a mandatées dans le but de répondre à un questionnement voulant que les préjugés et les stéréotypes véhiculés à l’égard des personnes assistées sociales soient plus négatifs que ceux dont font l’objet les personnes en situation de pauvreté. Pour y arriver, nous avons conduit 90 courts entretiens dans trois secteurs de l’agglomération de Québec. 45 répondants ont été questionnés par rapport aux personnes en situation de pauvreté et 45 autres sur les personnes assistées sociales. Au cours des entretiens, les participants étaient amenés à réfléchir sur l’ampleur des phénomènes, sur les causes susceptibles de mener à vivre une situation de pauvreté ou d’assistance sociale ainsi que sur les caractéristiques des individus vivant ces réalités. Au terme de cette démarche, nous avons procédé à la mise en comparaison des principaux stéréotypes et préjugés concernant les deux groupes à l’étude. L’analyse révèle que les répondants se représentent les personnes assistées sociales et celles en situation de pauvreté de façon similaire, bien que les premières, et plus particulièrement celles perçues comme étant responsables de leur situation, soient la cible de jugements plus négatifs. Dans un contexte où les valeurs néolibérales orientent de nombreuses politiques publiques québécoises, les normes de l’emploi, de l’autonomie financière et de la responsabilité individuelle sont largement intériorisées et valorisées par les membres de la société québécoise. Nous expliquons la construction des stéréotypes et des préjugés par le rapport qui existe entre ceux qui adhérent et mettent en pratique ces normes et les personnes assistées sociales qui les transgressent. Il en résulte une séparation entre le « nous » et le « eux ». Le degré de stigmatisation varie en fonction de la part de responsabilité qui est attribuée à une personne pour sa situation d’assistance sociale. Ainsi, plus cette dernière est reconnue responsable, plus elle présente les caractéristiques associées au « mauvais pauvre », et plus son recours à l’aide financière publique est perçu comme illégitime.

Lire l’article de la Vitrine

5. Représentations sociales et jumelage interculturel : le cas des familles d’accueil à Québec

Daniel Allen-Martin
Centre multiethnique de Québec

Le Centre multiethnique de Québec (CMQ) a développé un programme de jumelage interculturel (PJI) qui a débuté en juillet 2017. Pour sa première année d’existence, le programme a été offert exclusivement aux familles d’origine syrienne qui ont été jumelées avec des familles d’accueil québécoises. Le CMQ cherche à connaître les impacts de son programme de jumelage sur les représentations sociales qu’ont les familles d’accueil et leur entourage à l’égard des réfugiés syriens de confession musulmane. Pour répondre à cette question, nous avons effectué six entretiens semi-dirigés auprès de familles d’accueil ayant participé à ce programme de juillet à décembre 2017. Les résultats obtenus révèlent que les représentations des familles d’accueil à l’égard des réfugiés syriens se sont partiellement modifiées au cours du jumelage. Les activités effectuées pendant cette période ont permis la création de liens d’intimité entre les familles participantes, lesquels perdurent encore aujourd’hui, malgré la fin officielle du jumelage. À cet égard, les enfants jouent un rôle fondamental dans les échanges entre les familles. Le programme semble toutefois avoir eu peu d’impact sur les représentations de l’entourage des familles d’accueil.

6. La participation citoyenne dans la ville de québec 

Carolane Parenteau-Labarre et Laurence Tremblay
Voix Citoyenne

L’organisme Voix Citoyenne a le sentiment d’avoir moins d’impact qu’autrefois sur les décisions municipales. La présente recherche s’intéresse à une expérience de participation où la voix des résident-e-s semble ne pas avoir été entendue : le cas de la démolition du Centre Durocher dans le quartier Saint-Sauveur à Québec. Nous nous sommes entretenues avec huit personnes qui se sont impliquées, de près ou de loin, dans cette mobilisation afin de connaître les motifs de leur participation citoyenne, les raisons du choix des instances de participation et le bilan qu’elles font de cette dernière. L’analyse des entrevues révèle que le sentiment d’appartenance, les intérêts et valeurs communes et la solidarité locale expliquent les motivations et la persévérance à donner de son temps, mais font aussi partie de ce qu’on en retire. En outre, la participation favorise le développement de compétences qui orienteront la participation future.

7. La dépendance dans la dynamique conjugale : le vécu des conjoint-e-s de personnes ayant une dépendance à l’alcool ou aux drogues

Gabriel Arteau et Joelle Bouchard
Le service de recherche en dépendance du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS)

Le service de recherche en dépendance du CIUSSS s’intéresse autant aux personnes dépendantes qu’à leur entourage. Un précédent projet, qui visait à mieux connaître les impacts vécus par les membres de l’entourage de personnes dépendantes aux jeux de hasard et d’argent, l’a amené à se questionner quant à la similitude (ou la différence) de ceux vécus par l’entourage de personnes toxicomanes. Ce questionnement nous a amenés à nous intéresser à un type de membre de l’entourage en particulier : les conjoints et les conjointes. Nous avons conduit huit entretiens semi-dirigés avec des conjoint-e-s de personnes dépendantes à l’alcool ou à une drogue. Les résultats de notre recherche nous montrent que le vécu de la dépendance est indissociable de l’interaction qui existe entre les deux membres du couple. Que ce soit pour l’alcool ou la drogue, la place que prend une telle dépendance dans la relation amoureuse est avant tout définie selon l’intensité et la fréquence des changements de personnalité observés lors des périodes de consommation. L’entrée dans le processus de réadaptation est souvent une décision prise dans le cadre des attentes du couple, parfois même dans le but premier de le maintenir. Nos répondant-e-s adoptent d’ailleurs des rôles par rapport à celui-ci, soit celui de sauveur, d’aidant ou de victime. Nous constatons aussi que la personne instigatrice de ce projet détient un pouvoir décisionnel sur les objectifs et visées de ce dernier. Enfin, nous constatons que les deux membres du couple sont sujets aux influences extérieures que représentent leur entourage (famille et amis), les experts, comme les professionnels de la santé, et la société globale.

8. Portrait sociodémographique et rapport travail/hors travail des éducateurs et éducatrices de la garde scolaire au Québec 

Édouard Boutin et Jonathan Rousseau
Association québécoise de la garde scolaire

L’Association québécoise de la garde scolaire (AQGS) a pour principale mission de faire reconnaître, auprès de l’ensemble du personnel du milieu de l’éducation primaire, le service de garde comme étant un élément important dans la réussite scolaire de l’enfant. Elle supporte les services de garde en milieu scolaire en affirmant leur rôle complémentaire à la formation académique et en appuyant les intérêts des membres du personnel éducatif. L’AQGS souhaite mieux connaître les éducateurs et éducatrices en service de garde en milieu scolaire et cherche à savoir comment mieux les rejoindre. En réponse à ces questionnements, cette étude vise à dégager les principales caractéristiques socio-démographiques et professionnelles des éducateurs et éducatrices et la façon dont celles-ci affectent leur rapport au travail. Pour ce faire, plus de 300 éducateurs et éducatrices ont complété un questionnaire en ligne. L’analyse des réponses a permis d’identifier quatre profils d’éducateurs et d’éducatrices qui présentent des caractéristiques propres ainsi qu’un rapport au travail particulier.