La Professeure Laurence Godin rejoint le département de sociologie
Recrutée à l’université Laval depuis 2020, Laurence Godin était alors professeure au département d’économie agroalimentaire et des sciences de la consommation. C’est en août 2023 qu’elle a fait un changement de département et de faculté. Passionnée de la question de la sécurité alimentaire, elle mène des travaux exploratoires sur la question de la sécurité alimentaire dans la ville de Québec. Elle travaille également sur des questions qui touchent à l’économie circulaire.
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Bulletin de Sociologie : Bonjour professeure, pouvez-vous vous présenter à nos abonnés ?
Laurence Godin : Bonjour. Je suis Laurence Godin, professeure de sociologie depuis août 2023. Je suis aussi membre du Centre Nutrition, Santé et Société (NUTRISS), qui est une entité membre de l’Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels (INAF) de l’université Laval.
B.S. : De quelle (s) université (s) êtes-vous diplômée ?
L.G. : J’ai fait mon bac et ma maîtrise en sociologie ici-même à l’université Laval. Il y a des gens qui m’ont enseignée, et qui sont maintenant des collègues. J’ai un doctorat en sociologie de l’UQAM. J’ai travaillé sur la question des troubles alimentaires dans une perspective plus en sociologie de la santé mentale. Puis, j’ai fait un postdoctorat à l’université de Lausanne et à l’université de Genève entre 2017 et 2019, où j’ai travaillé sur des questions qui touchent à l’alimentation durable.
B.S. : Où étiez-vous avant de rejoindre le département de sociologie ?
L.G. : En fait, j’ai été recrutée à l’université Laval depuis 2020. J’étais professeure au département d’économie agroalimentaire et des sciences de la consommation. Je faisais grosso modo la sociologie de la consommation, la sociologie de l’alimentation. C’est donc en août 2023 que j’ai fait un changement de département et de faculté.
B.S. : Trouvez-vous des avantages à être rattachée au département de sociologie ?
L.G. : Pour moi, c’est un peu comme rentrer à la maison. Ça permet vraiment de me remettre les pieds dans la sociologie. Quand on est dans d’autres départements, dans d’autres milieux, souvent on va être entraîné à travailler des perspectives un peu plus interdisciplinaires. Ce qui a ses avantages évidemment. Mais pour moi, rejoindre le département de sociologie me permet de retourner à mes racines, de rentrer vraiment à la maison si je peux le dire comme ça. Ça me permet entre autres de me replonger dans la théorie. Je m’en étais éloignée depuis la fin de mon doctorat. Ça me manquait. Je peux m’y remettre et je suis très contente de ça. Toutefois, je garde des collaborations interdisciplinaires en lien avec d’autres disciplines, principalement en lien avec l’alimentation. Je garde les deux chantiers ouverts. Mais pour l’instant, je veux réouvrir et commencer à explorer le chantier de la théorie.
B.S. : Dans ce chantier théorique, quels sont vos champs de recherche privilégiés pour le moment ?
L.G. : Je suis en train de faire le point. Donc, je fais un grand ménage à mes projets. Je travaille principalement sur les enjeux de consommation et de consommation durable en lien, mais pas uniquement, avec l’alimentation. Présentement, mes principaux projets touchent à la question de la sécurité alimentaire, ce qui fait que je mène des travaux exploratoires sur la question de la sécurité alimentaire dans la ville de Québec en vue de développer des projets d’un peu plus grande envergure, dans un deuxième temps. Je travaille également sur des questions qui touchent à l’économie circulaire, puis l’intégration des principes de l’économie circulaire dans la vie quotidienne. J’ai toujours aimé travailler dans une perspective de la sociologie de la vie quotidienne. C’est ainsi que je travaille sur l’alimentation. C’est par cet angle que j’attrape la question de la durabilité et de l’économie circulaire. Aussi, j’ai commencé à travailler un peu sur les concepts de care en lien avec l’action environnementale, puis la manière dont tout ça s’exprime dans la vie quotidienne. C’est ça que je voudrais continuer à creuser.
B.S. : Est-ce que vous avez des subventions pour vos projets ?
L.G. : Pour l’instant, il y a l’appui financier de mon centre de recherche pour travailler sur la question de la sécurité alimentaire. J’ai l’appui financier du réseau de recherche en économie circulaire pour mon travail sur l’économie circulaire et la vie quotidienne. Je collabore à des projets sur la question de l’éco-efficience dans la restauration dans les institutions, principalement dans les cégeps et les universités. C’est une collaboration interdisciplinaire qui est financée par le CRSNG, le programme Alliance. Il y a 5 ou 6 disciplines à travailler ensemble autour d’un même objet dans un projet d’une taille quand même considérable. Pour le moment, j’ai ces financements-là, puis je suis en train de réfléchir à ce que je vais déposer comme demande de subvention à l’automne ou à l’hiver prochain. Tout ça, c’est encore un peu ouvert.
B.S. : Avez-vous des projets d’écriture pour le moment ?
L.G. : Oui, oui, j’en ai toujours plusieurs. J’ai un projet sur les protéines alternatives. Ce projet cerne les discours sur les protéines alternatives sur Instagram. Ce qui m’interpelle dans cette thématique-là, c’est vraiment la manière dont différentes représentations de la durabilité, puis différentes représentations des systèmes alimentaires se confrontent à l’intérieur du champ des protéines alternatives. Le projet est terminé. Avec ma doctorante, on est en train de finir de fouiller les résultats ou de se dépatouiller dans ça en vue de la publication. J’ai également un projet de chapitre en cours sur la question de la mobilisation des émotions dans la recherche en consommation durable. Je fais ça idéalement cette session. Puis, un travail plus théorique sur la question de la vie quotidienne en lien avec les changements climatiques. Voilà mes projets urgents pour l’instant.
B.S. : Alors comment vous envisagez-vous l’avenir ici au département à court terme et peut-être aussi à long terme ?
L.G. : À court terme, il faut que je développe les cours desquels je vais prendre la charge. C’est notamment le cours de théorie de l’individu et le cours de méthode qualitative avancée. J’enseignais depuis quelques années un cours en sciences de la consommation qui s’appelait consommation et citoyenneté. Je suis en train de le remanier pour en faire le cours de consommation et mode de vie. Ce cours existe depuis longtemps au département mais il ne s’est pas donné depuis plusieurs années. Donc à court terme, c’est ce que je fais. Evidemment, je compte continuer à travailler sur la question de la vie quotidienne, sur les enjeux de durabilité. Aussi, j’aime bien superviser des étudiants gradués, donc j’espère avoir l’occasion de faire ça. Pour l’instant, le contact que j’ai avec les étudiants de sociologie, j’ai trouvé ça super stimulant. Je me réjouis d’avance pour tout ce qui aura comme collaboration.
B.S. : Est-ce que vous avez un mot de la fin ?
L.G. : Je me réjouis vraiment d’avoir rejoint le département de sociologie. Je suis vraiment contente et j’ai très hâte de travailler de plus près avec les étudiants du département parce qu’ils me semblent très intéressés, très intéressants et très stimulants.