Marché de l’emploi en criminologie

Découvrez les perspectives d’emploi en criminologie et les types de milieux dans lesquels œuvrent nos diplômées et diplômés après leur formation.

Portrait du marché en criminologie

À partir de données recueillies régulièrement, le Service du développement professionnel de l’Université Laval (SDP) propose une analyse du marché de l’emploi qui présente:

  • les titres de poste et employeurs potentiels
  • un portrait général des fonctions
  • les statistiques salariales et de placement
  • les tendances du marché

Consultez le portrait du marché en criminologie

Milieux de pratique

On dénombre présentement environ 2500 criminologues au Québec. Le sondage de Lafortune et Lusignan publié en 2004 indique que 79% des criminologues travaillent dans les milieux de pratique clinique tandis que 21% se retrouvent dans les milieux gouvernementaux, administratifs, policiers ou universitaires.

Environ le tiers de l’ensemble des répondants et répondantes travaillent dans les Centres jeunesse, le quart oeuvre pour le ministère du Solliciteur général du Canada, 20,2 % pour les milieux communautaires et 11 % pour le ministère de la Sécurité publique du Québec. Les autres travaillent dans des milieux d’enseignement ou des centres de réadaptation pour alcooliques ou toxicomanes.

Les diplômées et les diplômés en criminologie peuvent occuper de nombreux types de postes. Plusieurs exemples de postes vous sont fournis dans le portrait du marché en criminologie réalisée par le SDP. De façon générale, on distingue que les criminologues œuvrent dans 2 principaux milieux d’intervention et de recherche, soit les milieux communautaires et les instances formelles de la justice pénale.

Exemples de milieux communautaires et d'instances formelles de la justice pénale

  • Les centres de détention provinciaux et les services de probation (réinsertion sociale des détenus)
  • Les pénitenciers fédéraux et les libérations conditionnelles
  • La Direction de l’évaluation et des services en milieu ouvert
  • Certains ministères (Santé Canada, Service correctionnel Canada, Bureau de l’Enquêteur correctionnel du Canada, Défense nationale, ministère de la Justice, Douanes Canada, etc.)
  • Les hôpitaux œuvrant en psychiatrie légale
  • Les centres résidentiels communautaires/maisons de transition
  • Les milieux policiers ou les Centres jeunesse

L’intervention en milieux communautaire

En intervention communautaire, les criminologues se concentrent sur le rétablissement des contrevenants et contrevenantes en communauté, le dépistage et l’intervention précoces ainsi que sur la lutte contre la déviance et la marginalité au sens large (probation, travail de rue, interventions en milieu scolaire, prévention situationnelle). Ainsi, le mandat dont héritent les criminologues dans ce champ particulier de compétences est à la fois complexe et ambigu et comporte de multiples fonctions plus ou moins conciliables.

Les 4 fonctions du criminologue

Soutien et accompagnement

Il s’agit en quelque sorte d’interventions de type thérapeutique, proches de la relation d’aide, où il est question d’écouter, de reformuler, de clarifier, de soulager et de comprendre. Bien souvent, le travail d’accompagnement comporte une dimension de «responsabilisation» quant aux actes commis étant donné l’importance des attitudes défensives chez plusieurs contrevenants et contrevenantes.

Éducation

Comme le milieu d’intervention devient souvent un milieu socialisant substitutif, les fonctions alors exercées par les criminologues renvoient à celles qui sont traditionnellement prises en charge par les éducatrices et les éducateurs naturels soit des fonctions de guidance et surtout de transmission de valeurs socialement prévalentes. Ainsi, les criminologues agissent afin de permettre une intégration des normes sociales et la modification des comportements conflictuels.

Médiation

Il arrive que le criminologue soit amené à intervenir dans des conflits qui opposent le ou la contrevenante à un proche, un ou une codétenue, une victime, un établissement ou encore la collectivité. Selon Bernard (2002), une gestion de tels litiges consiste généralement à clarifier, à poser ou à formuler autrement les différends qui opposent les parties. Il s’agit véritablement d’une médiation lorsqu’elle est exercée dans un contexte libre et volontaire et que le seul mandat du médiateur ou de la médiatrice consiste à gérer le processus avec impartialité.

Négociation

La gestion des litiges devient une négociation lorsqu’elle s’inscrit dans un contexte d’autorité et qu’un cadre de règlements est imposé à l’une ou l’autre des parties. Les criminologues sont encore liés par un mandat (ex.: de protection sociale ou de contrôle/surveillance). La personne en charge du mandat n'est donc plus neutre ni impartiale, mais plutôt déléguée, mandatée ou représentante.

Concrètement, les 4 fonctions principales du criminologue s’exercent dans les centres locaux de services communautaires (CLSC), les centres de thérapie et de désintoxication, les organismes communautaires œuvrant auprès de clientèles judiciarisées, les groupes de défense des droits des détenus et détenues ou les centres d’hébergement pour femmes et enfants victimes de violence familiale.

Bien que ces divers lieux d’intervention ne fassent pas formellement partie du noyau dur des instances intégrées au système de justice pénale (police, tribunaux, institutions carcérales), leur rôle n’en est pas moins primordial puisque les clientèles qui fréquentent ces lieux davantage communautaires ont (ou ont eu) très souvent des démêlés avec la justice pénale. Ainsi, les criminologues en milieu communautaire sont régulièrement appelés à interagir avec les instances formelles de la justice pénale.

Les instances formelles de la justice pénale

Les instances de la justice pénale constituent le 2e lieu d’intervention et de recherche du criminologue. En fonction du degré de prise en charge auquel sont soumises les différentes clientèles, il est possible de diviser les milieux de pratique en 2 grandes catégories.

    Milieux ouverts

    • Libération conditionnelle
    • Ordonnance de probation
    • Ordonnance de travaux communautaires
    • Peine avec sursis
    • Programmes d’encadrement en milieu ouvert

    Milieux fermés

    • Institutions d’enfermement

    En plus d’effectuer des fonctions similaires à celles dévolues aux criminologues intervenant en milieu communautaire (réinsertion en communauté, dépistage et intervention précoces, lutte contre la déviance et la marginalité), le ou la criminologue évoluant au sein des instances formelles de la justice pénale se concentre également sur les fonctions suivantes:

    • l’évaluation de la dangerosité et du risque de récidive
    • l’élaboration et la gestion d’un plan correctionnel
    • la surveillance des contrevenants dans les programmes de mise en liberté sous condition