Le populisme est une constante dans l’histoire canadienne

11 janvier 2019

Par Marc André Bodet

L’arrivée spectaculaire sur la scène fédérale du Parti populaire du Canada ayant pour chef Maxime Bernier a encouragé plusieurs à prédire la montée du populisme au Canada. Ce serait finalement l’arrivée ici d’une tendance mondiale. Le terme populisme est pourtant polysémique. Alors que pour certains il s’agirait d’une étiquette péjorative pour décrire les menaces à nos démocraties venues de l’extrême droite, d’autres y trouvent des vertus politiques ouvrant un champ des possibles en matière de participation citoyenne. Qu’en est-il ?

La littérature en science politique nous propose plusieurs définitions du populisme. On peut toutefois, en synthétisant un peu, les résumer à trois aspects essentiels. Le populisme est tout d’abord une idéologie qui met en scène un corps social imaginé qui serait mû par des passions et des valeurs communes. C’est pourquoi des expressions telles « la rue », « le peuple » et « le vrai monde » sont souvent mobilisées. Ce peuple imaginé est évidemment en opposition aux élites et aux institutions mises en place par celles-ci. Finalement, les populistes recherchent l’efficacité politique en passant soit par des leaderships personnalisés (une ou plusieurs figures emblématiques), soit par des mécanismes décisionnels simplifiés (les référendums d’initiative populaire par exemple), soit par une combinaison des deux.

Article complet, Le Devoir, 9 janvier 2019