Trois questions à Aurélie Campana

2 novembre 2018

Sur la crise des missiles nucléaires à portée intermédiaire

Le président américain veut retirer les États-Unis du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI) signé avec la Russie il y a plus de 30 ans. Donald Trump accuse les Russes de violer cet accord depuis plusieurs années, car Moscou aurait déployé des missiles de trop longue portée. Selon plusieurs, cette décision du chef de la Maison-Blanche vise aussi la Chine, qui ne fait pas partie de l’accord et peut donc se doter de ce genre d’armes nucléaires en toute quiétude. Il reste que les relations entre les autorités américaines et russes paraissent assez tendues. Le regard d’Aurélie Campana, professeure de science politique et spécialiste de la Russie.

De quand date cette entente que Donald Trump veut remettre en question?

Les États-Unis et l’Union soviétique, représentés par Ronald Reagan et Mikhaïl Gorbatchev, ont signé ce traité en 1987. Il concerne la réduction du stock de missiles à portée intermédiaire, qui peuvent frapper des cibles entre 500 et 5 500 km de leur point de départ. À l’époque, les autorités américaines considéraient que les Soviétiques avaient déployé des missiles qui menaçaient directement des villes européennes. C’était le début de la fin de la guerre froide et l’URSS n’avait plus les moyens financiers de supporter une telle force de dissuasion. Plus tard, la Russie a hérité en quelque sorte de ce traité, que Donald Trump remet maintenant en cause. Sur le coup, les Russes ont réagi avec beaucoup d’ironie à cette déclaration un peu à l’emporte-pièce. Vladimir Poutine a commenté ce possible retrait à un club de discussion qui s’appelle Valdaï. Il a déclaré que la Russie n’avait pas fabriqué de missiles à courte et à moyenne portée comme le prétendent les États-Unis. Puis Poutine a ajouté que les Russes ne seraient jamais les premiers à frapper, mais que s’ils sont touchés, ils répliqueraient.

Article complet, Le fil, 1er novembre 2018